Déambulations sinistres à Manhattan

Quartier de la culture — De part et d’autre de Central Park, l’Upper Est et West Side se démarquent par leur architecture antique et nombreuses universités. Les villas et manoirs en pierre de taille côtoient des buildings art déco à angles droits et aux formes géométriques. C’est un quartier résidentiel et universitaire où l’aristocratie se mêle aux hommes·femmes de lettres et intellectuel·le·s venu·e·s de Seventh University et ses environs, se pavanant dans l’un de ses musés ou bibliothèques. Oui, les Heights’ Sides sont plein de contradictions, coincés entre Harlem au nord et Midtown au sud.

Quartier des divertissements — Constamment enveloppé d’épaisses vapeurs d’aération de métro, Midtown s’éveille au coucher du soleil. De Hell’s Kitchen à Broadway, ses bars et boites de nuits s’illuminent de toutes parts pour chasser les ténèbres de la nuit. Au milieu, théâtres et casinos se démarquent de par leurs nombreuses couleurs vives grésillant au rythme des néons dansants. L'extrémité du quartier s’ouvre sur la rivière Hudson et regroupe la majorité des habitations. Carrefour principal de Manhattan, c’est un endroit à la population éclectique, point de rencontre de mondes totalement opposés.

Quartier industriel — Nul doute que le Village est connu de tou·te·s comme étant celui des manufactures, fonderies et usines. Briques et béton constituent son seul horizon, non moins des plus mornes, sorti de terre au début du dix-neuvième siècle et toujours aussi d’actualité. Les fabriques se substituent aux églises, trônant fièrement au milieu des places centrales autour desquelles se trouvent les barres d’immeubles bas de leurs ouvrier·ère·s. La suie s’échappant des conduits de cheminée recouvre la façade des bâtiments, tandis que le charbon semble constamment saturer l’air lourd.

Quartier du progrès — La modernité du Federal District contraste avec le reste de Manhattan, lui valant bon nombre de surnom, parmi lesquels celui de quartier monochrome. Pour cause, il voit le jour à l’entrée du vingtième siècle, avec l’essor du béton armé et du ciment, teintant l’ensemble des buildings de gris cadavérique. C’est le quartier où siègent les plus importantes entreprises et les les institutions majeures. Les new Yorkais·ses le voient souvent d’un mauvais œil, tant son architecture témoigne d’une mentalité locale rigide.

La banlieue — Quartier le plus récent, Harlem n’a jamais connu la phase de développement promise par ses fondateur·rice·s. Très vite, son expansion a été stoppée par la pauvreté, venue de son inactivité économique. Peu à peu, les rues se sont emplies de vide, décrépies et sont tombées à l’abandon au profit de la criminalité qui s’est empressé d’y bâtir son empire. N’en déplaise aux plus borné·e·s, il faut bien avouer qu’Harlem tient plus du décor post-apocalyptique que de la charmante périphérie de l’île autrefois rêvée.