the burden

tw : x.
ft. @Han Jaejin  

le fardeau. ce poids si fort qui vous pèse sur le dos après quelques regrets et pulsions insensées. hier soir était une erreur. tous les soirs ne sont qu’erreurs avec galilah. synonyme de plaisir intense, voilà qu’elle se mord les lèvres en repensant aux caresses de leurs impolitesses. quand bien même son toucher aurait pu influencer quoique ce soit, elle était certaine d’une chose ; il dévorait de ses yeux chaque partie de sa chaire, telle une bête affamée d’un spectacle monstrueux. if he only knew, pensa la belle en fermant son rouge à lèvres. son sac à main sous le coude, elle se presse d’enfiler ses talons pour ne pas rater l’occasion d’arriver en avance à son rendez-vous. le discours en tête, elle s’est préparée à un tableau de mensonges confectionnés. son plan ? elle débarque, complètement déboussolée ; elle hurle à la mort qu’elle est trop vieille et qu’elle n’aurait pas dû ; elle se saoule avec une bouteille volée dans son placard (en espérant en trouver une), puis elle quitte l’appart de son amant sous l’ordre de ce dernier. ainsi était la pièce de théâtre que la magnifique avait planifié.

la vérité en était autre. arrivée à l’étage de la colocation, elle priait au fond d’elle pour ne pas croiser l’ami de jin. jin. rien qu’à citer son surnom dans ses pensées la fit rougir pour quelques secondes, brûler d’un désir dont elle n’était plus maîtresse depuis quelques temps déjà. sa concentration revint à elle lorsqu’elle n’entendit qu’un silence de mort, l’oreille collée à sa porte. certes cinq heures en avance, m’enfin n’était-il pas du genre à… à quoi ? galilah ne le connaissait que depuis peu après tout. ce n’était pas comme s’il se passait quelque chose de sérieux entre eux. ce n’était qu’une nuit, rien qu’une nuit.

pressée de tourner la page, c’est sans gêne qu’elle ouvre la porte rapidement. elle pénétra dans l’entrée, dévisageant les meubles qu’elle n’avait pas eu le temps de reluquer la dernière fois, trop occupée à s’occuper de lui. une décoration à l’image d’une jungle de plantes étrangement plutôt bien organisée. le regard curieux qui se balade un peu partout finit par se poser sur les vêtements lâchement abandonnés sur le parquet ciré, formant tout un trajet jusqu’à une pièce dont elle n’avait pas le souvenir. certainement une penderie. alors qu’elle tourna la tête pour s’attaquer à un couloir, un bruit étrange attira de nouveau son attention. la porte de cette supposée penderie, légèrement entrouverte, elle se permit de l’ouvrir dans un geste trop vif à son goût.

« Oh. My. God. »

dans un bain rempli d’eau était allongé un homme. cet homme autrefois allongé à ses côtés. complètement nu. orné d’é-… d’écailles ? les yeux de galilah louchèrent non sur ce qu’il y avait de plus explicite — elle connaissait déjà la chanson — mais sur ce qui ressemblait à une peau de poisson ? de serpent ? de… dragon ? elle délirait. elle délirait complètement. pourtant, après avoir frotté ses paupières plusieurs fois, elles étaient bien là. ces différences à la couleur rouge vif qui s’entremêlaient à sa peau pâle à la surface mousseuse du bain. « I… » elle ne savait que dire, alors elle quitta la pièce fermant dans un fracas la porte derrière elle.

tant pis pour sa mascarade, elle sauta directement à la troisième étape : se saouler. halluciner était un mot qu’elle côtoyait depuis au moins cinq ans. cinq ans qu’elle avait compris que quelque chose n’allait pas au fond d’elle, sans doute reliée ou non avec son passif familial. mais la problématique n’était pas là. était-elle droguée lorsqu’elle avait passé sa nuit dans ses draps, au point de ne pas avoir remarqué ses étranges écailles ?

don’t forget, darling, you’re crazy too.

à fouiller dans les armoires, elle se retrouve cinglée. il fallait qu’elle respire. pour réfléchir. réfléchir. réfléchir à un nouveau plan. il fallait faire vite car jin était sortie du bain. « My mistake, sorry… I’m still confused by your beauty. ». double peine s’il daigne choisir l’option beauté physique ou beauté parce que particularité physique. il fallait avouer que cette étrangeté avait fini par piquer sa curiosité au point que, pendant une seconde, elle s’était imaginée la caresser d’une délicate main. les animaux aux écailles. quelle drôle de passion. « I have to talk to you. ».

the burden

ft. @Han Jaejin  

beaucoup trop à l’aise dans son embarras, elle s’appuie contre l’un des meubles du salon. les bras entremêlés, elle dévisage jin une nouvelle fois, vêtu. bien qu’elle l’avait perturbé dans son bain pour s’expliquer, son obsession désormais pour ses écailles balaya l’objet de sa venue. « Really ? Seemed like you saw a ghost. », un homme nu aux écailles serait plus adéquat. le fantôme n’était que le synonyme de ce qu’elle espérait y rencontrer. parce qu’elle savait qu’elle ne délirait pas, galilah. encore face à elle, sur cette main dont elle connaît les bienfaits, était posée cette forme étrange d’un rouge flamboyant. it’s like… fire. d’un feu si interpellant que ses beaux iris s’y accrochèrent. il était presque incontestable de les ignorer. cette petite beauté à l’interrogation monstrueuse qui menaçait à tout moment de glisser des lèvres de notre protagoniste féminine : « Can I ? », puis avant qu’il ne s’attende à une inspection physique de sa particularité, elle rejoignit le fauteuil après son invitation. créer la confusion était sa spécialité. puisqu’il ne semblait pas en parler de lui-même, elle allait faire comme si de rien n’était. comme si la main présente devant elle n’avait pas le fruit d’une créature à la quelconque origine asiatique dans la peau.

« Don’t call me anymore. » dit-elle tout en le regardant droit dans les yeux cette fois-ci, son script revenu en tête ; « We can’t see each other. I mean, I can’t. I’m too old for you… elle réfléchit quelque seconde à un mensonge … And I’m married. ». dès l’instant où elle termine de prononcer ses mots, les regrets s’installent et créèrent un malaise aussi intenable que de rester assise à jouer une mauvaise scène. le mariage. quelle drôle d’idée de se marier alors que vous courrez de lit en lit. elle venait de perdre sa crédibilité. ou alors allait-elle trop loin dans sa manière de tout anticiper ? il n’avait peut-être que faire que l’intégrité d’une femme soit partagée à chaque étalon du pays. encore hier soir, ce n’était qu’un inconnu. alors pourquoi galilah persistait à perdre son temps avec jin. because he is the most interesting.

à défaut d’avoir partagé un moment intime avec lui, jin représentait désormais une partie manquante du puzzle de sa quête. la recherche de soi est beaucoup plus facile quand on se projette sur les autres. et ce jeune homme au physique étrange, avait le don particulier d’attiser sa curiosité. car elle aussi se sentait étrange ; et elle allait se le prouver une énième fois… tout en s’approchant du corps de jin, ses doigts rampèrent rapidement sur son haut pour arriver jusqu’à sa nuque. une chaleur étrangement agréable frissonna dans son cou lorsque sa peau rencontra la sienne. et une aura divine se déploya autour de son amant, lui provoqua un désir intense pour la belle, une envie de fondre sur ses lèvres.

how dare you ? take more.

galilah perd le contrôle, ses iris se teintent d’un doré plus clinquant qu’une simple pièce de monnaie ou de bijoux volés. l’or remplit ses yeux comme la mer noie le sable des plages. la manifestation de son pouvoir encore faible ne dure qu’un instant, puis sa couleur naturelle revient au galop pour lui rappeler qu’elle n’est là que pour s’expliquer. « I can’t stay here. » pourtant, galilah ne bouge pas. une idée s’illumine dans sa tête, entre deux pensées malsaines. « Tell me one thing  before I go… What are they ? ». elle s’imaginait qu’en l’ayant fait tomber sous son charme ainsi, il se confierait un peu ; l’effet de son toucher, une arme contre les réponses déviées. seulement, si jin était aussi un humain qu’elle appelait défectueux comme elle, le doute qu’il arrive à contrôler son aspiration provoquée n’était pas à écarter. mais elle ne verrait pas non plus pourquoi ce dernier manquerait à l’appel. tant d’hommes y avaient - malgré elle - succombé.

la première fois qu’elle avait compris que sa beauté n’avait pas suffi à plaire, c’était devant le miroir. encore un homme rencontré en boîte. positionnés sur le lavabo des toilettes, le danger d’être surpris ne les avait pas tant effrayé car, il y avait bien plus effrayant : ses yeux. elle se rappelle avoir poussé un cri qui n’était pas les louanges espérés de l’homme. son propre reflet ne montrait qu’une jeune femme aux joues rougies, et aux yeux d’or.

depuis, elle avait évité de faire l’amour sous les lumières.
car galilah ne vit plus que dans l’ombre de sa silhouette.

the burden

ft. @Han Jaejin  

dans une rose, il y a des pétales, une tige et des épines. galilah était la pétale, la tige mais pas l’épine. elle rechignait vêtir le masque de la méchante, peu importe la scène, peu importe si c’était vrai. lorsqu’elle essayait de réfléchir à son enfance, à tel-aviv, une migraine comme seul souvenir et un père aussi froid que le vent de manhattan lui restaient. elle n’a jamais vécu dans la joie et l’amour d’une famille conquise par leur simple union. jamais connu une once de bonheur depuis… depuis toujours. jusqu’à ce que son intérêt se porte outre que sur son histoire personnelle. il y avait une autre histoire à gérer, un autre soi à appréhender. l’épine.

avoir une seconde peau lui allait bien finalement. après ses désirs satisfaits, sa confiance en soi décuplée, et ce pouvoir de charmer, galilah n’avait jamais été si divertie de sa vie. cette pulsion presque dimensionnelle lui faisait vivre des moments différents. plus joyeux. sans ombre, ni nuage.

plus folklorique.

don’t distract yourself.

« You could have text me that, no need to barge into my place », that’s true. tout cette cacophonie pour rien. mais rien ne plaisait qu’à sa double personnalité, car galilah ne plaquait personne par message. la franchise ou la culpabilité de renvoyer ses pauvres hommes dont elle s’était pour certains, indirectement servi de leur essence luxueuse, lui faisaient parfois passer des nuits difficiles. à se ronger les ongles. à tourner en rond sur son parquet ciré. à se tirer les cheveux en mangeant sa glace. c’est faux. elle dormait très bien. surtout après les visiteurs.

« Don’t go » et un peu plus, voilà que les mêmes cassettes se rembobinent sous son nez. à ne plus compter sur ses doigts, combien de ses amants l’avaient retenue au lever du soleil alors qu’elle enfilait leur chemise et repartait comme si de rien n’était. si seulement, un jour, ne serait-ce un jour, elle était restée. mais chez qui ? jin, seulement parce qu’il est intéressant. « Those beautiful scales…, dit-elle d’une voix suave malgré elle, ses doigts qui pianotent sur le dos de la main concernée, Does it hurt ? I can stay if you want me to help you, or something… ». comme le serpent dans le jardin d’éden, galilah manipule son adam, imaginant son long corps rouler entre son poignet pour finir tout autour de ce feu ardent entrelacé à une peau humaine ; l’animale à la langue coupée sifflerait car satisfait d’avoir pris au piège sa proie, il la mangera plus tard.

« I’m a doctor. » cette vérité ne sort pas de la bouche d’un enfant ou du serpent imaginaire. galilah était belle et bien une docteure, fraîchement diplômée et aussitôt en arrêt. les raisons seraient trop nombreuses à expliquer : on dit d’elle qu’elle est souffrante, qu’elle s’occupe de ses grands parents, ou encore qu’elle a la phobie du sang. rien de toutes ces rumeurs n’étaient vraies car la vraie raison ne figurait pas sur les lèvres des vicieux, mais sur celle de l’incomprise par son père. la rejetée.

voilà qu’elle redevient morose, les joues rougies par la situation, le voile se lève. elle perd le fil et souffle en se tamponnant le front, mimant la chaleur absente du mois. « It’s hot here, no ? ». elle se redresse, retirant sa veste en cuir qu’elle abandonne par la suite sur le dossier du canapé. debout, elle croise finalement ses bras sous sa poitrine, vêtue d’un petit haut aussi pimpant que la couleur rougeâtre de ses ongles. rouge ? les écailles. « Tell me everything about it, so I could help you. » reprend-t-elle rapidement.

but, tell me Galilah… is it satisfying to be in my place ? i mean… it’s your body, of course. but, your mind is mine now. so let me play a little bit.

« If you tell me exactly what you have, I could show you a lot of things. ». puis elle se réinstalle, le minois faussement inquiet de l’état de la main de son amant, une moue bientôt dessinée sur le visage. elle se mord la lèvre en inclinant sa tête angélique. « I repeat, I’m a doctor. » et elle sourit. le début de la fin. the burden of our existence.

the burden

ft. @Han Jaejin  

kiss and make-up. elle connaissait la combinaison galilah. encore face à lui, son visage rayonnait de maquillage ; un ensemble de charmes posé si et là, une touche de mascara, un rouge peint sur ses lèvres pulpeuses, et quelques illuminés sur les pommettes ; elle savait ce que maquillage signifiait. mais celui-ci… peint étrangement sur le dos de la main de jin ? elle avait des doutes. des doutes qui se lisent aux travers d’un froncement de sourcil, une panique dans le reflet de ses beaux yeux. le ridicule ne tue pas. et pourtant… se tromperait-elle ?

don’t be so ridiculous.

ses inquiétudes grimpent rapidement en remarquant ses agissements nonchalants ; il n’avait l’air de rien vouloir cacher. après tout, il était sensé être encore sous son emprise, de part son précédent enchantement. devrait-elle recommencer ? une migraine rongea de nouveau son esprit tant il y avait des questions sans réponse. mais dans la logique des choses, il ne mentirait pas. de toute manière, à moins d’être un… un quoi ? comment se définit-elle elle-même ? certainement pas une magicienne, elle trouvait cette appropriation vulgaire pour ce qu’elle faisait. non. elle, ce qu’elle donnait aux autres en spectacle était bien mieux qu’un simple lapin sorti de chapeau. c’était l’amour. jin l’avait-elle accosté avant qu’elle ne l’enchante davantage ? elle ne sait plus. son esprit reste brouillé. la seule image mémorisée reste interdite.

« What are you making up? It’s fake, it’s disappearing under water, wanna see? ». mais l’eau… n’était-ce pas dans le bain qu’elle les avait vues, ces petites écailles grimper sur sa peau pâle ? oh. my. god. si ses écailles devaient réellement disparaître dans l’eau, alors pourquoi quand elle l’avait surpris, ces dernières étaient beaucoup plus nombreuses qu’à la surface, une fois séchée.  son petit ange sur l’épaule tira la sonnette d’alarme. he lies, i’m sure about it now. et son démon, à l’opposé, hurla d’approfondir toutes ses interrogations. alors elle hésita pendant quelques secondes entre conquérir le mensonge par le mensonge, ou le forcer à se dévoiler car il venait de vendre certainement ce qu’il avait de plus précieux à cacher.

the angel howls for the first time. son mensonge engendre des répercutions. et c’est la fête en bas, dans sa poitrine. le cœur qui bat à fond. les ventricules qui cognent sa cage. l’oiseau emprisonné jusqu’ici, passe à travers les barreaux. le premier à lui mentir, le premier à ne pas être impacté — à demi. le premier à tenter d’être son opposé. le premier à vouloir la semer. toutes les questions sur son identité, sur une identité surnaturelle autres qu’elle venaient d’être réglées en une seule et même phrase.

let see how far it will go.

car s’il avait eu le courage de surmonter ses charmes, il n’avait certainement pas dû passer à côté de sa petite manie à changer de couleur d’yeux. quelle ironie de se faire surprendre à deux. m’enfin, pour cette partie, elle risquait certainement quelques allusions, et de le faire passer pour un fou, à son tour. « Well, I think that’s the best thing to do. I wanna be sure that’s nothing serious. » prononce-t-elle en posant une main délicate quelques instants sur son épaule, l’engrenage mielleux dans sa douce voix, elle continue de se faire blairer. « No need to show me the way. I know it, now… » rit-elle avec légèreté alors qu’elle le devance sans aucune gêne vers la salle de bain. elle se permet même de déclencher le lavabo, fixant d’un air complètement vide de sens l’eau chuter contre les bords. dans sa solitude, peut-être trouverait-elle enfin quelqu’un avec qui discuter de toutes ses nuits à interroger leur âme. ou, peut-être jin deviendra en plus de son double, un problème à gérer, à contrôler. il fallait qu’elle se montre plus vigilante avec ses envies de manipuler sensiblement les hommes ; elle ne supporterait pas retomber dans le panneau une seconde fois.

mais, qui est-il ? lui. tout à l’heure, c’était un reptile. un serpent, un dragon. lorsqu’il la rejoignit dans la salle de bain, elle le dévisagea avec un peu plus d’attention. l’imaginant avec deux cornes sur le front, par dessus ses mèches baladeuses. un grand museau aux narines qui souffleraient soit du feu ou de la fumée en fonction de ses humeurs. est-ce que caresser un dragon était la même sensation que de toucher un crocodile ? au contact de ses écailles, dans le salon, elle avait l’impression qu’à chaque faux mouvements elle risquait de s’entailler.

et avant qu’il ne se décide de quoique ce soit, elle glisse entre deux inspirations : « I don’t have a husband. I lie just to protect myself. » … comme si elle voulait soigner une plaie ouverte volontairement, juste au cas où après la révélation ils s’entendraient bien. car oui, la suite de son plan à la belle don juan était de s’en faire un ami. rien qu’un ami.

what are you going to do, while i’m here ?

l’option d’amant n’est plus à écarter. il fallait penser sérieusement à le garder. mais jin n’est pas l’un de ses objets à collectionner, et à ressortir du placard quand on en a besoin. pas vrai ?