Bordel …. C’était dur hier soir. Enfin pas dans le sens littéral des choses. Tu regardes ce plafond craquelé depuis plus de vingt minutes, ton corps comme dans une zone parallèle. Tu as tellement mal que la douleur s’endort par elle même. Tu n’as pas su dire non, encore une fois. Mauvaise perdante? Absolument pas, juste un peu trop dans l’euphorie du moment, dans l’excitation des jeux illégaux. La nervosité des gains perdus. Mais là tout de suite, c’est surtout un flou artistique de la fin de soirée qui se bouscule dans tes souvenirs. Tu ne sais pas trop la suite logique des événements mais une chose est sûre, tu as mangé, mangé les coups.

Mais tu en as rendu, enfin tu as dû en rendre pas mal non plus vu l’état de tes phalanges. Tu soupires affreusement avant de lever ton séant lourd et endolorie vers la salle de bain. Te plonger dans un bain bien chaud, inondé de boules de bain. Décuver ce genre de soirée est une vraie tare pour toi actuellement, tu finis par te rendormir comme une grosse bûche. Une bonne demi journée après, le froid glacial de l’eau te ramène loin des bras de Morphée. Flétrie comme une grand-mère, cela ne te choque pas, tu as l’habitude de cette apparence. Tu vas t'habiller, traîner dans la cuisine. Le frigo vide. Le ventre cri famine. Tu claques fermement la porte du frigo comme si cela lui incombait de se remplir de nourriture ! Le téléphone sonne. Un message

22h30 quai n°13. Diego

Mais ce qui t’intrigue surtout c’est tout ces graffitis illisibles autour … tu penses qu’en plissant les yeux ça ira mieux, tu comprendras mieux. Un tout nouveau téléphone ! Qu’est ce qu’il encore ! « chert voz'mi, eto nachinayet menya besit. » quand l’agacement se fait sentir, ta langue maternelle reprend le dessus. Tu sors en trombe de la salle de bain, habillage rapide. Doc’s aux pieds. Tu embarques pour le centre ville, l’église de la téléphonie. Apple Store ! -entendez vous les anges chanter?-. Entrée à l'intérieur comme un buffle, O.K. Passer devant un des clients sans sourciller. O.K. Souffle les râles et les désapprobations autour de toi. O.K. « zamolchi ! » ton regard azuré se pose alors sur une demoiselle qui se trouve de l’autre côté de la barrière. Comme une ligne à ne pas dépasser tu t’en approche et balance alors ton Google Phone sur la paillasse. « Tu peux me réparer ça et le mettre de façon lisible? » Aller nouveau Check, on tutoie le vendeur !

« Je l’ai eu que depuis quelques jours, tout allait bien! » Non la vérité;; tu as eu le téléphone contre l’ancien que tu as explosé devant le patron, il connait ton impulsivité heureusement.  Et ta offert celui là pour une communication plus facile. Bref, vu que tu t’en fou, tu as mis en marche rapidement la machine, sauf que…. Tu as choisie la langue « mandarin » et ça tu ne t’en ai aperçu qu’au moment ou il t’as envoyé ce message. Car à vrai dire, tu es de la vieille école. Tu préfères voir les gens en face pour parler ou communiquer. Et un téléphone ne te sers uniquement qu'à recevoir ses messages pour le business. « J’ai besoin de ça rapidement gamine. » un peu cavalier, tu lui affiche tout de même un joli sourir avant de répliquer « s’il te plais »

( Pando )