001. Il existe une légende, quelque part de l'autre côté de l'océan. Il existe une légende, sur les enfants fae, placés dans les familles humaines pour être élevé, pendant que le véritable poupon quant à lui était abandonné.
faePas vraiment. Mais tout comme. Abandonné.e quelque part, accident de montagne, les parents d'Ester qui meurent lors de leurs vacances aux Etats-Unis, laissant un bébé de quelques mois à peine (( quelle idée )). Et aucune famille en Norvège pour le récupérer.
C'est toi Ester. Enfant du nord de l'Europe, récupéré.e par une famille diamétralement opposée de la tienne. Segovia, comme ton
père, tu te rend vite bien compte que tu ne partage pas un gramme de sang avec lui.
C'est pas grave.
Tu seras sa fille.
Ca vaut tout l'or du monde, le sourire sur le visage de ton père, la chaleur des bras de ta mère.
Tu seras leur fille.
Ester.
Juste ça, c'est déjà bien tu ne pense pas ?
002. T'es belle Ester, cheveux longs et boucles folles, nez mutin et sourire malicieux.
T'es belle Ester, une princesse pour ta mère, poupée à habiller et à adorer. Rose sur tes joues, l'odeur de bonbons, le gloss qui brille sur tes lèvres. Gamine barbie, le féminin à outrance, copie conforme de celle que tu suis comme un canard, essayant de l'imiter de ton mieux, alors que tu ne pourrais pas être plus différente. Trop
blanche, pas une trace d'origines vénézuéliennes, parfois tu te sens comme un coucou qui a éclot au milieu d'un nid d'oiseaux aux plumes colorées.
003. Gosse à problème, hyperactive à ce qu'il parait, peut être même un peu dépressive, ou une énième connerie balancée par un psychiatre pour enfants venant de familles huppées.
T'es malade Ester, et pour ça il faut se soigner, avaler des cachets à longueur de journée, essayer d'étouffer le battement incessant de ton pieds sur le parquet de la cuisine pendant le déjeuner.
pilule rose, pilule bleue, pilule blancheT'as appris à les cacher sous ta langue pour les recracher ensuite. Tu déteste la sensation qui engourdit le bout de tes doigts quand tu les prends. T'essaye de ton mieux d'être plus
sage, moins
infernale. Moins de bleus sur tes genoux, tes paumes égratignées que t'enfonce dans tes poches pour les cacher. Ta mère veut que tu te mette à la danse, ton père au piano, toi t'as juste envie de retourner avec tes amis courir le pavé et faire des conneries jusqu'à la tombée de la nuit.
004. Coeur renversé sur le macadam, quand tu tombe amoureuse
((amoureux) ) du grand frère de ton meilleur ami. Ca ne sera pas le premier ni le dernier. T'as l'impression d'avoir de nouveau dix ans, ses mains sur ton corps, la panique dans la gorge, et cette envie de vomir que tu ne comprend pas encore. A côte de ça se mêle aux sentiments le frisson et les palpitations, mélange de sensations que tu ne maitrise plus.
Il te largue trois jours après.
Pour te venger tu raye sa bagnole et casse ses rétroviseurs.
Tu perd ton meilleur ami dans la foulée.
Pas bien grave, un de perdu, dix de retrouvés.
005. Ta famille, tu l'aime un peu trop, surtout ton oncle. Et puis Adel. Squatter leur canapé quand ça va pas, quand ton père hurle un peu trop, quand ton coeur pleure un peu trop.
j'aurais aimé que ça soit vous qui m'adoptiez. Tu met pas vraiment les mots, juste une sorte de havre de paix. Ton père a du mal avec son frère, avec Adel, relation "pas naturelle" qu'il marmonne parfois. Ses mots font mal. Mais tu ne dis rien.
-Je vais chez Guillermo ce soirLa porte qui claque.
T'aimerais que ta mère puisse s'affirmer un peu plus.
T'aimerais aussi que ton père ouvre un peu plus les yeux.
T'aimerais tant de choses Ester.
Un peu trop.
Vorace006. Tu le hais ton corps.
Enveloppe charnelle.
Coquille vide.
Prison.
T'étouffe dans tes vêtements, couper tes cheveux longs. Tes boucles brunes qui jonchent le sol, lors d'une de tes crises, ta mère en larme.
Ester, tes cheveuxTu les hais ces cheveux.
Femme
F e m m eL'envie de t'arracher la peau, sans comprendre réellement le pourquoi du comment. Et tes yeux qui vagabondent, ton coeur qui saigne, amoureuse de tout ce qui passe au niveau de ton regard. Lui, elle,
eux.
-Maman je crois que j'aime les femmes
-Tais toi Ester. Tais toi.Et puis surtout n'en parles pas à ton père.
-Guillermo, je crois que je suis pas une filleni un garçon mais ça tu l'avale au fond de ta gorge.
Et toujours trop à l'étroit, l'adolescence violente, griffer ton corps jusqu'au sang lors de tes crises d'anxiété, mordre ta main, tes doigts, traces de crocs imprimées avec violence.
Tu pleure Ester.
En silence.
-Arrête tes conneries Ester, t'es grande maintenance
-pardon007. Rejet violent du paternel. La découverte de la supercherie, qu'Ester n'a jamais vraiment existé, t'étais juste un mirage.
son mirage. Les mots blessants, aussi coupants qu'une lame de rasoir. Taillade ta peau, arrache tes larmes. Vivre le rejet aussi dans cette vie te brûle l'existence, éveille quelque chose
de primal en toi.
008. Il y a Charles, il y a Sol, il y a Madison. Ceux qui t'accepte comme tu es, famille sans liens du sang, ton coeur qui résonne à l'unisson avec le leur.
Ils te pardonnent tes conneries.
Comprennent tes angoisses.
Acceptent tes défauts.
Avec eux t'es toi. Un tout.
Complêt.e.009. Les cours t'as toujours détesté ça. Non pas que tu ne comprenais pas (( surdoué.e )), juste que ça ne te convenait pas. Etudes pour devenir avocat.e comme le rêverait ton père, ça te fais frissoner.
La justice ?
Quelle blague.
Toi les loi tu n'y a jamais cru, bien trop occupé.e à les briser pour sentir l'adrénaline grimper.
Passion manuelle, tu laisse tes doigts s'exprimer pour toi, artiste avec une passion pour la sculpture, tu te dis que tu pourrais en faire ton métier.
Et puis si ça marche pas, tu pourras toujours continuer d'arnaquer.
010. Le feu au bout des doigts, les nuits sans repos, l'âme à l'étroit.
Envole-toi. Besoin vorace qui dévore tes tripes, la démangeaison tout le long de ton corps. C'est si
douloureux, à en hurler la nuit, un
éveil qui te donne la sensation de ne plus rien comprendre.
Cours, cours, cours. Eviter les conséquences de tes actions. Fascination au zoo pour les serpents, pour les loups. Dans ton argile tu modèle des formes qui datent d'un autre temps.
Réveil toi, hurles ton nom.
E s t e r.
Menteuse
E s t e r.
Menteur
Lokirandom facts possède un serpent (race à déterminer) qui ne s'arrête pas de grandir, embarqué lors d'un cambriolage avec Charles
- son oncle est surement sa personne préférée sur toute la planète
- Beaucoup de couleurs, peut être même un peu trop, on lea remarque de loin
- les pieds toujours dans des embrouilles, à se dépatouiller comme iel peut
- jalousie dévorante, iel essaye de le cacher le plus possible, ça ne l'empêche pas de jouer des sales tours aux gens victimes de son courroux
- Le cœur qui vadrouille trop souvent, Ester n'a jamais été en véritable relation.