Galilah Van Dijk

à cause de

Bébé
Enfant
Adolescente

لا يجب أن تعرف أبدا

elle ne doit jamais savoir

et la mémoire transperce les poumons de sa majorité ; ses pupilles se noient dans l’immensité de ses iris délavés, ses joues cernées se brûlent par les rayons du soleil levant, ses lèvres bleutées s’assèchent par la froideur du vent. la mer de tel-aviv reste le dernier souvenir de ses dix-huit ans. comme une envie de s’extraire du monde, la divinité accourt jusqu’à la plage. entre coquillages et sable humide, ses pieds plongent à la naissance de l’eau. le tissu de sa toge blanche s’étend le long des vagues alors qu’elle s’allonge. elle resta ainsi toute la nuit jusqu’à l’aube ; on la réveilla de baisers enchantés. bip… bip… bip… les montagnes se dessinent sur un écran vert, guidées par une ligne continue. le blanc de la machine s’allonge jusqu’à l’aiguille plongée dans sa main. le rouge de son sang ne se dévoile qu’à son éveil par un filet dégoulinant de son nez. son pouls s’accélère à la vue éblouissante des projecteurs pointés sur elle ; la lumière de la chambre d’hôpital l’agresse, viole sa rétine quelques longues secondes avant de se rétracter sur une silhouette. l’étiquette épinglée à son uniforme affiche : Adriaan Van Dijk.

هيا بنا

on y va

 

croire en

Mensonges
Protection
Amnésie

I don’t care about you anymore
je ne me soucie plus de toi

manhattan. ville où sa prison dorée s’installe dans un climat angoissant. les bagages posés près de son lit, la porte de sa chambre grande ouverte, des cris raisonnent dans le couloir de leur appartement. elle se lève, son père l’attend dans l’encadrement. vêtu de son traditionnel vêtement, le médecin d’un blond pareil au sien affiche une mine fermée. elle ne l’a jamais vu sourire, ni même rire. il l’observe se déplacer avec attention jusqu’à lui, comme si sa propre fille était prête à le câliner de baisers. par peur qu’un élan d’empathie paraisse sur ses traits abimés par les derniers évènements, il recule derrière la porte. il n’est pas prêt. il ne le sera jamais. la guerre et la violence ne se traduisent que par des actes sanguinaires. elle n’avait rien d’une brute. mais sa beauté déclencherait des disputes à l’importance si grande qu’elle devait être condamnée. la chasteté n’étant pas son seul ennemi, voilà que le puissant des puissants la condamne à marier l’immonde splendeur. il la salue d’un hochet de tête puis ferme la porte.

Do not call me
ne m’appelle pas

profiter de

Respirer
Vivre
Liberté

هناك شخص
il y a quelqu’un

il n’est même pas venu à la cérémonie. entre pleurer de joie et hurler de tristesse, le rouleau lui échappe des mains ainsi que son serment juré devant les six paires d’yeux. elle bouscule tout le monde et le monde bascule tout autour. les toilettes de l’amphithéâtre comme refuge, le miroir comme reflet de son âme, elle s’agrippe au lavabo. ses larmes rejoignent l’acier usé du bouchon tandis que son mascara délaisse des traces sous ses cils. elle écrase son rouge à lèvres d’un revers de sa main partout sur son menton. le clown rit de son apparence. la folle surgit. elle délire, à nouveau. de la narcissique à l’amoureuse enflammée. entre ses mains, la colombe s’endort. ses plumes sont tellement douces et blanches qu’elle se demande si elles ont déjà été salies. elle la caresse avec tendresse, observant les étoiles danser dans le ciel. jamais la personnification de son père ne vivra autre que par cette galaxie. mais partageant le même esprit, elle se réconforte dans l’idée de de cette poétique proximité. alors que galilah se pense malade de sa propre peine : la reconnaissance fantôme d’Adriaan s’inscrit sur son compte en banque. encore.

I am sick
Je suis malade