artificial suicide | thomasin & cassandre
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artificial suicide | thomasin & cassandre
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Ashes of despair
behind the bones

Sujet : artificial suicide | thomasin & cassandre     Mer 16 Mar - 5:59
artificial suicide.
La pluie s'abat sur les néons fatigués de Manhattan. Çà et là, les sons et les lumières l’aveuglent tandis qu’iel remonte les grands boulevards sans s’arrêter aux échoppes, ici honnêtes, là véreuses, toutes plantées dans le décor urbain sans ordre précis, comme par une main invisible. La silhouette à la canne en bois ne leur jette pas un seul regard, pas plus qu’aux nombreux panneaux publicitaires qui jalonnent ses pas. Sa moue quelque peu dédaigneuse s’accentue. Les sillons sur sa peau, aussi. Décidément, non, iel n’est pas d’humeur à jouer les touristes, encore moins dans sa propre ville, une ville dont elle connaît par cœur les angles et les arabesques pour les avoir côtoyées toute sa jeunesse durant. Tout de même, ça aurait pu être plaisant de vagabonder ainsi, suppose-t-iel en changeant la main qui tient son parapluie bleu marine, sa peau torturée par les intempéries passées mais encore capable d’en affronter d’autres. Mais hélas, iel n’aura guère l’occasion ce soir de redécouvrir des chemins par trop familiers et justement, par le fait même, réconfortants. Pas ce soir. Iel s’est promis de ne plus repousser au lendemain cette visite qui, il faudrait être bien sot pour croire le contraire, s’annonce des plus désagréables pour tous les partis impliqués. Mais il faut bien cesser de se fourrer la tête dans le sable un jour ou l’autre, jouer à l’autruche n’a jamais réglé le moindre problème, sinon dans ses chimères les plus candides, là où iel se réfugie parfois quand la réalité devient un peu trop aliénante. Exécrable, même. Un cas de figure qui se produit un peu trop souvent à son goût, ces derniers mois.

Iel ralentit la cadence devant l’immeuble si gris qu’il en paraît incolore. Fade. Un peu comme leurs existences à tou‧s‧tes dernièrement, l’ironie ne lui échappe pas. Ce n’est pas la première fois qu’iel s’aventure dans ce coin de Manhattan, mais le sentiment d’apesanteur lui pèse plus que jamais quand iel s’engouffre dans la cage d’escalier sale, au pied de laquelle trônent quelques canettes de bière vides. Qui les a bues? Qui les a laissées là, ces carcasses d’aluminium qui ajoutent une touche de vie à ce sordide tableau, une présence vivante dans la crasse? Iel ne le saura jamais. C’est peut-être mieux ainsi. Iel gravit les marches sans se presser, une à la fois, s’aidant de sa canne comme béquille de fortune. Son souffle s’essouffle. Ce n’est pas grave. Rien ne presse. Il lui a promis qu’il serait là, qu’il ne sortirait pas ce soir. Qu’il l’attendrait. Comme un gentil garçon. Le fantôme de Cassandre. Lorsque la porte tant redoutée tourne enfin sur ses gonds, après qu’iel l’ait martelée de sa canne à plusieurs reprises, iel ne prend pas la peine de sourire. Trop d’efforts à demander à ses muscles rouillés. Iel dévisage le jeune homme qui se tient devant ellui. Iel ne le reconnaît pas, pas vraiment. C’est peut-être ça, le pire, dans leur tragédie (in)humaine. Iels s’observent pendant un moment, sans rien dire, le silence comme seul rempart à leur flux et reflux d’émotions. Et puis, Thomasin s’avance d’un pas, un seul, mais qui suffit à briser les barrières. Sa main vient effleurer la joue de Cassandre, s’y perche. T’as une sale mine, tu sais. Un murmure qui s’apparente à un cri, de ceux qui traumatisent le cerveau parce qu’on ne s’y attend pas. Tu me laisses entrer? Mes jambes commencent sérieusement à me faire souffrir. C’est faux, iel pourrait encore marcher pendant un moment, iel n’est pas la momie qu’on voudrait faire d’ellui, malgré son âge avancé. Mais ça lui plaît de se faire passer pour plus faible qu’iel ne l’est réellement. Ça peut toujours servir. Même auprès de son propre fils.
ange morose
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Ashes of despair
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Sujet : Re: artificial suicide | thomasin & cassandre     Mer 16 Mar - 14:09




artificial suicide

music ☽ Hey Lord, You know I'm tired. Hey Lord, You know I'm tired of tears. Hey Lord, just cut me loose. Hey Lord, You know I'm trying. Hey Lord, You know I'm trying. It's all I got, is this enough? thomasin gerrard & cassandre owens
tw : drogues, dépression


the nocturne of the long lost boy

Corps en branle et échine courbée sur un parquet froid, l'odeur de la pluie qui s'infiltre par les interstices d'une fenêtre mal fermée, le bruit des crachats d'une télévision restée allumée pour amortir les chutes d'une dernière dose prise dans les heures les plus douces de la journée. La joue collée au froid du parquet, les yeux perdus entre les figures cartoonesques d'un dessin-animé qui passe sous tes pupilles vitreuses, le regard d'un cadavre qui cherche l'absolution dans les dialogues ridicules d'un personnage aux airs de lapin. Les lèvres entrouverte et la poitrine qui se lève à un rythme régulier, promet la vie dans un corps qui en semble pourtant dénué par la position inconfortable dans laquelle il est placé, comme si le soin du corps ne valait plus rien après que l'euphorie soit redescendue, abattue par un somnifère aux airs de dernière dose. Tous les jours, tu te dis que tu commenceras le sevrage demain, tous les jours l'échéance est repoussée.

À quoi bon ? À quoi bon essayer de s'en sortir quand le monde entier semble être tourné vers la misère dans laquelle tu vis sans qu'elle en soit une vraiment. L'argent de famille dans les caisses, de quoi subvenir à cette vie qui n'en a ni les traits ni les rouages. L'argent de maman, que tu te dis, que tu confirmes. Maman. Un mot compliqué, dénué de souvenirs attachés à ton crâne, comme une grande page blanche sur laquelle se trouvent quelques points. Les photos, les notes dans les carnets, sur les post-it, le dernier coup de fil. La promesse marquée en rouge sur le post-it accroché à la télévision. Quelque chose te pousse à tenir cette promesse. Parce que c'est maman, que tu te dis. Maman aux airs d'inconnu, singulière et cinglante déviation qui prend des airs de cauchemar urbain. Tu devrais te lever, manger, boire quelque chose, faire un petit rien pour cette effroyable que tu vois parfois en reflet sur les pauses noires de l'écran, entre l’albâtre d’une peau malade et le jais d’yeux éteints. Qu'est ce qui ne va pas chez toi ?

Aujourd'hui n'était définitivement pas le bon jour, mais tu savais que tu allais devoir te lever, lever ce corps qui n'était plus qu'une pâle ombre d'un original souriant sur des photos. D'un original heureux vu sur des magazines, des photos, trophée ou médaille à la main. Les yeux sont fermés un instant, contemplent l'idée de dormir, d'attendre ton sort ainsi, jusqu'au réveil brutal de quelques coups dans la porte. Ne pas attendre, ne pas se perdre dans la tétanie de l'angoisse. Les deux mains pour te lever, le corps qui se retrouve un peu de force, la télévision éteinte. Le clic du verrou, la porte qui s'ouvre et ce silence alors que tes yeux se posent sur ellui. Il y a un sentiment d'appartenance dans ta poitrine, une singularité qui appelle à la famille, le corps sait là où la tête ignore. La caresse sur ta joue te réveille, et c'est l'ignorance de la tête qui empêche le corps de faire glisser cette larme à la douceur. Je- je sais, ouais. Un rictus, à peine, quand la remarque a scindé le coeur. T'as bonne mine, toi. un rictus de bonne conscience, un rictus de compliment sincère, faire croire que ça va quand tu vis dans un paradis artificiel de ta propre misère.

Tu t'écartes un peu de la porte, lui laissant le passage. Oui! oui- pardon, entre. Balbutié, sans être certain de ce ton que tu appliques, des mots que tu emploies, comme s'ils étaient infiniment étrangers. Désolé, c'est- c'est le bordel. J'ai pas pris le temps de ranger. Au moins t'es honnête, tu camoufles pas tout ça sous sous un mensonge alors que tu débarrasses le fauteuil et le canapé des bouquins qui y traînaient, pour les laisser sur une étagère plus loin. Les mains nerveuses, le corps tout autant, qui ressent les émotions de manière intransigeante alors que les preuves de tes excès sont partout dans un appartement qui transpire l’état d’un propriétaire catatonique. Enfant dans la peau d’un adulte qui s’allume un bâton de nicotine à l’arrache, déambule dans ses propres quartiers comme un inconnu aux yeux sombres, le dos appuyé à une commode face à Thomasin. Je- peux te servir quelque chose? Je dois encore avoir du thé ou du café. Repousser l’échéance de la raison de sa venue, repousser les démons intérieurs, repousser l’angoisse.

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Sujet : Re: artificial suicide | thomasin & cassandre     Ven 18 Mar - 21:42
artificial suicide.
Si la raison de sa venue dans ce taudis n’était pas si sérieuse, sans doute un rire se serait-il échappé de sa bouche aux commissures grises, si usées par les ravages du temps. L’hilarité, sans joie aucune, lui chatouille la gorge malgré tout devant ce tableau des plus pitoyables, entre l’imbroglio d’objets qui règnent en maîtres dans l’appartement quasi insalubre et le pantin aux muscles faméliques, aux os efflanqués, qui lui fait face, de risibles balbutiements en guise de salutation. Thomasin demeure impassible, iel a appris à maîtriser ses émotions, positives comme négatives, au cours de sa longue existence en cet enfer terrestre, à moins que ce ne soit l’indifférence absolue que ressent la divinité qui sommeille en ellui face à cet homme à la jeunesse fanée, ou sur le point de l’être vu son état misérable, qui lae pousse à rester de marbre. Iel n’en sait trop rien, toujours est-il qu’iel ne s’embarrasse point de gants blancs pour s’adresser à lui, ça n’aurait ressemblé ni à Thomasin ni à Geras, de toute façon. Moi, bonne mine? Pas de ça avec moi, mon garçon, je t’ai mieux élevé que ça. Même si on ne le dirait pas, avec ton fouillis. Iel tapote la joue de Cassandre avant de laisser choir sa main, un bref contact qui semble le réveiller un peu, comme par miracle. Le pauvre s’empresse de ranger du mieux qu’il le peut les livres, les factures ouvertes et les tasses vides — de café ou d’alcool? — sans trop se soucier, semble-t-il, de leur nouvel emplacement. Les faire disparaître le plus vite possible, voilà ce qui semble être son unique dessein. À croire qu’il ressent de la honte vis-à-vis de son train-train quotidien, auquel cas il ne sera peut-être pas si difficile de le convaincre d’abandonner ses vieilles habitudes. Mais inutile de se bercer d’illusions. Il s’agit ici de Cassandre.

Sans un mot, la vieille personne dépose son parapluie ruisselant contre le mur et se déplace d’un pas lent, si lent qu’il semble calculé, jusqu’au canapé désormais libéré de son fardeau d’objets insolites, où iel se laisse tomber non sans un soupir. Sa main demeure sur sa canne et iel se croise les jambes par pure habitude. Iel ne fait aucun effort pour relancer la conversation, tirant une certaine satisfaction du malaise de son hôte, lequel finit par lui proposer à boire, toujours de sa voix incertaine — oserait-iel dire docile? Un sourire émerge sur son visage, un geste plein de bonté maternelle qui maquille le vitriol avec brio, si d’aventure on n’y prend pas garde. Comme c’est gentil de ta part. Un café, ni sucre ni lait, merci. Pendant que le jeune homme s’affaire à préparer la boisson demandée, Thom se décide à aborder la raison de sa visite, à l’effleurer de ses doigts vicieux. Iel hausse quelque peu la voix pour que son fils l’entende de la cuisine : Tu sais pourquoi j’ai pris la peine de venir jusqu’ici, alors que j’aurais fort bien pu rester chez moi, au chaud et au sec? Iel lui laisse quelques secondes pour hasarder une réponse si ça lui chante avant de reprendre la parole de sa voix râpeuse : Parce que figure-toi que j’ai pris une décision dernièrement te concernant. Mais avant, j’aimerais savoir ce que tu l’intention de faire maintenant que tu as fait une croix sur ta carrière sportive. C’est cruel, cruel de le formuler de cette manière, cruel d’amener le sujet qui fâche sans préambule aucun.

Mais il faut crever l’abcès.
Tout de suite.
Maintenant.
ange morose
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Sujet : Re: artificial suicide | thomasin & cassandre     Ven 18 Mar - 23:15




artificial suicide

music ☽ Hey Lord, You know I'm tired. Hey Lord, You know I'm tired of tears. Hey Lord, just cut me loose. Hey Lord, You know I'm trying. Hey Lord, You know I'm trying. It's all I got, is this enough? thomasin gerrard & cassandre owens
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the nocturne of the long lost boy

Fantôme dans le corps d’un autre, sans même avoir conscience de cet état de fait, tu as toutefois l’impression d’être imposteur aux yeux de la personne qui est désormais face à toi, cellui qu’il te faut nommer maman, mère, de ce lien de parenté qui semble aussi lointain que les rivages qui réveillent parfois tes sens au beau milieu de la nuit. Décharné par l’usage des stupéfiants, des doses et des nuits sans l’ombre d’un sommeil, d’une dépression qui couvre chacun de tes os comme s’il s’agissait là de ton poids le plus funèbre. Il y a dans l’air l’inspiration méphitique d’un homme qui n’est guère sûr de sa propre vie, qui s’enlise dans des pensées aussi sombres que ses deux yeux de jais, qui contemplent lea génitrice face à lui, sentiment de détachement, d’un lien coupé, d’un morceau brisé. Visage fracturé dans le miroir, loin des semblances de celui qui était quelques années plus tôt, parodie idiote d’un visage éclairé sur les photos qui traînent encore dans l’appartement, comme un autel à une vie passée.

La claque légère réveille les sens, poussent les yeux à se concentrer sur ellui, sans être sûr d’y trouver mirage ou réconfort, le corps se heurte aux doubles sens, aux figurations qui restent dans les mains. Lèvres mordues. Désolé. Mâchouillé pour le désordre, pour ton impossibilité à garder ton appartement rangé sans que tu y remettes le désordre dans l’instant suivant, imposteur jusque dans les murs, sensation étrangère d’une dissociation de tout ce qui appartient et n’appartient plus. Tu as quand même bien meilleure mine que moi. Soufflé, comme une confession, comme l’acceptation de ton sort, de ton propre état, qu’iel sache que tu sais de quoi tu as l’air, dans les vêtements qui paraissent presque trop grands, dans les yeux qui manquent de lumière, dans les traits fatigués d’avoir trop dormi sur le parquet, ou trop pleurer sans en savoir la raison. Le rangement soudain maquille l’habitude, le désespoir des murs et de la vie que tu te traînes, gêne dans la poitrine, malaise de ne savoir comment agir si ce n’est qu’en utilisant un corps qui s’y connaît, qui sait comment être pour combler la personne face à toi.

Hochement fragile de la tête alors que tes yeux se repose sur ellui, installé.e sur le canapé aux airs pitoyables, loin des tissus que tu as vu en photographie, ceux qui rappellent un âge doré duquel tu ne sembles plus appartenir. Une tension dans l’air, fébrile, qui pousse ton malaise un peu plus dans ses retranchements, sans savoir de quoi il est issu. C’est normal. Voix un peu plus poussée, les mains qui cherchent déjà les tasses, met en route la machine qui te tient compagnie de son ronron dans les plus froides heures de la nuit, quand tu alternes entre documentaire et la pluie. Tes yeux se relèvent, ton corps se déplace lorsque les mots perçant de Thomasin résonnent dans l’appartement, besoin de voir, besoin d’avoir cet aspect visuel. Non, mais j’imagine que tu vas bientôt me le dire. Que tu souffles, avec une certaine défiance, comme si tu étais déjà ennuyé par cette visite, ennuyé par ce qu’il se présage. Reste docile, Cassandre, reste calme, respire, ne cherche pas les feux là où il n’y a braises, que tu essayes de te dire.

La tasse est lâchée entre tes doigts, s’écrase en petits morceaux dans l’évier lorsqu’il y a l’apport de nouveaux mots, nouvelles paroles acerbes qui réveillent quelque chose dans le corps plus que la tête. Carrière sportive. Patinage. Cheville. Les informations se replacent, naturellement, dans ton crâne, et c’est le corps qui prends le relai, alors que tu ramasses les morceaux, dans un rire presque amer. J’ai pas fait une croix sur ma carrière sportive, on a choisi pour moi, je te rappelle. Il y a une colère associée aux souvenirs, tu l’as compris très vite quand tu as relu et relu les journaux en pensant y trouver la raison de ton manque de mémoire, sans réponses à cette vie volée. Il y a une colère associée à un simple souvenir, autant aux journaux qu’aux images, à l’écriture sensible que tu avais sensiblement apporté aux pages. Un patineur n’est bon à rien s’il peut pas patiner. Et je peux plus, pas avec cette cheville, pas après l'accident. Je- je peux pas. La patinoire te file une crise d'angoisse dès que tu t'en approches trop, c'est corporel, mécanique.

La rage est dans les mots, dans le ton, dans l’orgueil qui se trouve entaché de ce souvenir méphitique. T’abandonnes l’idée de te faire couler un café, n’en prépare qu’un pour Thomasin, que tu lui apportes, comme iel l’a demandé. Sans lait, sans sucre, déposé doucement sur la table basse face à lui alors que tu te rapproches d’une fenêtre, entrouverte pour que tu allumes le tube de nicotine qui te tracasse les doigts depuis son arrivée. Et pour te répondre, je sais pas ce que j’ai l’intention de faire. J’en sais rien. La seule chose à laquelle j’étais bon est- Voix coupée par toi-même, la main passée dans les cheveux bruns en bataille. Je sais pas. Tu sais rien, Cassandre, c’est tout le fond du problème, et tu peux sentir la réprobation arriver, le châtiment et le courroux familial qui va s’abattre sur ta nuque. Parce qu’il en est ainsi, n’est-ce pas ? Mais t'as déjà pris ta décision, hein? Avec ou sans ma réponse?

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Sujet : Re: artificial suicide | thomasin & cassandre     Jeu 24 Mar - 6:43
artificial suicide.
(cw) dépression, drogues C’est normal. Bien sûr. Iel ne devrait pas s’attendre à moins de la part du fils qu’Alfred et ellui ont élevé avec une discipline de fer, comme s’iels avaient affaire à un robot et non un être humain, parfois. Souvent, même. Mais iels se disaient qu’iels agissaient ainsi par amour, pour lui inculquer de bonnes manières. Mission accomplie, suppose-t-iel tandis que de la cuisine lui parviennent l’entrechoquement des tasses et le râlement familier de la machine à café. Diantre, le pauvre garçon a même songé à lae complimenter sur sa soi-disant bonne mine en l’accueillant tout à l’heure, même s’il a forcément remarqué l’apparition de nouvelles crevasses sur sa peau fatiguée et de mèches blanches parmi les blondes. C’est l’esprit de Thomasin qui depuis une bonne dizaine d’années s’efforce de combattre non sans hargne le processus naturel du corps qu’iel partage bon gré mal gré avec Geras qui, lui, embrasse avec grâce les signes de l’âge qui poignent ici et là, parce qu’il ne les associe pas avec l’embarras que la société contemporaine leur impose. Il les accepte, tout simplement. Thomasin, ellui, cherche à s’en cacher, comme la pire des tares. Un sale paradoxe qui les dérange l’un‧e et l’autre.

Mais bien sûr, iel n’est pas venu‧e dans cette partie de Manhattan pour débattre de vieillesse avec le jeune homme. Un sourire naît sur son visage au son de la porcelaine contre l’acier. Iel espère qu’il ne tenait pas trop à cette tasse, ce serait vraiment dommage. L’envie de lui poser la question lui chatouille l’esprit, mais Cassandre ne lui en laisse pas le temps, son rire sans joie trahissant la colère ressentie à l’égard de saon visiteur‧euse nocturne. Thomasin ne se laisse néanmoins pas démonter, sa silhouette immobile sur le canapé, comme une poupée abandonnée à son sort. Foutaises. Tu ne peux plus patiner, certes. Mais as-tu songé à devenir entraîneur, par exemple? Tu avais le potentiel de participer aux Olympiques, il me semble que n’importe qui un tant soit peu sensé‧e paierait une petite fortune pour t’avoir comme mentor. Iel ne sait pas si son fils l’écoute vraiment, il revient dans le salon avec une seule tasse, sans prononcer le moindre mot.

Une cigarette entre les lèvres, il finit par lui répondre avec ce qu’iel devine être une profonde lassitude. Envers lui-même? Thomasin? À moins que ce ne soit tout simplement la vie? Iel roule les yeux. J’imagine que la réponse que tu essaies de trouver est : rien du tout. Tu traverses les jours et les nuits en tuant ta faim de tes repas surgelés, ton ennui de ta came, le temps de tes pensées moroses. Tu t’apitoies sur ton sort, c’est tout. Tu t’en vas sur tes quarante ans et regarde ce que tu es devenu. Bien loin de l’athlète professionnel que tu te targuais d’être un jour, si tu veux mon avis. Iel l’observe de la tête aux pieds, des pieds à la tête. La pluie, derrière les fenêtres, tombe à présent si fort qu’elle en recouvre presque leurs paroles. Iel sirote son café, le liquide chaud et amer comme de l’ambroisie sur sa langue humaine. Iel dodeline la tête avec douceur, ses doigts se réchauffant au contact de la tasse délicieusement brûlante. Pas vraiment. Je voulais savoir ce qu’il en était. Je voulais croire, comme ton père et moi l’espérions à une époque, que tu finirais par entendre raison. Je vois que ce n’est pas le cas et ça me conforte dans ma décision. Iel se prépare au torrent d’émotions qui traversera le visage de Cassandre, le surveille du coin de l’œil malgré ses propres traits désinvoltes, détachés. Je ne tournerai pas autour du pot. Si tu ne te reprends pas en main dans les prochaines semaines, tu ne recevras plus rien de ma part. Absolument rien, est-ce que tu comprends? Sa voix reste calme, posée, mais s’y ajoute en crescendo une pointe de fermeté qui n’est pas sans rappeler la figure maternelle, austère et marmoréenne, qu’iel incarnait jadis en présence d’un Cassandre d’un mètre quarante.

Une pointe de fermeté.
Et peut-être, aussi, de barbarie.
Brumeuse réminiscence de Geras.
ange morose
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Sujet : Re: artificial suicide | thomasin & cassandre     Jeu 24 Mar - 14:19




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music ☽ Hey Lord, You know I'm tired. Hey Lord, You know I'm tired of tears. Hey Lord, just cut me loose. Hey Lord, You know I'm trying. Hey Lord, You know I'm trying. It's all I got, is this enough? thomasin gerrard & cassandre owens
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Comme un monstre enfoncé sous les eaux se tient de voir s'agripper à toutes surfaces pour pouvoir remonter à la surface, pour retrouver un semblant de lumière, quelque chose de réel que les abysses n'ont pas, éteint de lumière. Même en poisson de profondeur, dans ses abysses dans lesquelles tu te noies depuis beaucoup trop de temps maintenant. Ta propre prison, de chair et de pensées, de fumée et de lumières agressives, de mensonges et de monde désenchanté. Monde creusé par tes excès, ceux que tu contemple du bout des yeux, en sachant où s'attarder sur les meubles pour deviner où sont les dernières pilules, le dernier joint, la dernière dose qui te fera planer loin du monde qui te donne envie d'arracher les pensées une par une de ton crâne. Juste un peu de silence. Un peu de douceur.

Mais le monde n'est pas construit ainsi, Cassandre. La douceur n'existe pas quand on a déjà poussé la ligne trop loin, trop forte. Et toi ? Toi tu récoltes ce que tu sèmes, les perles de tes erreurs, de ton manque de considération pour ta propre vie lancée sous les roues d'un train d'illusions et d'une vie où la débauche a tout à offrir quand tu ne sembles voir que les ombres grises dehors. Celles qui font peur, cauchemars et fantômes à la fois. Un an que la débâcle dure, si tu en crois les post-it jonché dans l'appartement comme un espèce de labyrinthe dans lequel tu ne trouves ni issue ni voie. Plus longtemps, si tu en croit les écrits qui semblent si singuliers, écrits de ta main gauche. Il y a encore un peu d'orage dans l'air, et c'est à cet orage que tu te raccroches quand les mots de Thomasin scende l'air d'un coup vif, précis, meurtrier, de mots qui rappellent une colère qui s'est longtemps voilée au mépris d'une vie déchue, volée. Peut-être bien, oui. T'es mots sont vides, comme la crevasse qui s'étire dans ta poitrine comme un trou noir en perdition. Les mots te rattrapent, les souvenirs écrits sur papier remontent doucement à la surface comme des bulles. Mais ils m'ont évincés. On m'a pas proposé d'être entraîneur, de coacher les plus jeunes parce que j'étais pas foutu de revenir vers la glace sans paniquer. Les mots semblent si loin, si détachés de toi, comme une connexion brouillée au méthylène. C'est pas toi et c'est pourtant le passé qui pèse sur tes épaules. Cette envie de retrouver la glace et d'y être pourtant interdit. Qu'est ce que tu voulais que je fasse ? Que je plaide ma cause jusqu'à ce qu'on me prenne en pitié quand de toute évidence j'étais plus rien ? C'est ça que tu voulais ? le ton monte, les yeux sont acides, le corps se défends quand la tête est déjà en guerre contre des monstres infâmes.

La cigarette entre tes lèvres offre un réconfort bienvenu, un moyen de ne pas éliminer tes mâchoires à coup de tensions fébriles dans tes canines. Tu vois bien que la fierté maternelle n'est plus dans les yeux de cellui qui te fixe depuis le canapé, si tel il y en avait un jour. Il y a un nouveau rire entre tes lèvres, plus froid, presque assassin. Ils ont tués l'athlète. Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Ouais, je suis bon à rien du tout, ouais je suis camé jusqu'à l'os et j'espère que ça me donne un peu de répit. C'est tout ce que j'espère maintenant. J'aimerai bien t'y voir, toi, si on t'avait fait un coup pareil, comment tu t'en sortirais si bien. Enfant docile devenu terrible, empreint de rancœur et de regrets, de vices et de sacrifices peint à la main comme s'il s'agissait d'une toile enfantine mais dont il n'est rien. Forcément que ton rythme de vie conforte la décision qui a encore été prise sans que tu aies mot à dire. Le passé se répète et ce n'est pas comme ça que tu vas avancer, complètement asphyxié d'émotions qui s'insurgent dans l'estomac, de maléfices acrobatiques.

Le sourire glisse sur les lèvres quand la déduction, le châtiment tombe comme une lame de fond sur le creux de ta nuque, rappelle que tu n'es rien et que tu vis à peine, survit tout au plus, au passage du temps, à ta propre vie. Vous avez toujours eu trop d'attentes sur moi. Et maintenant que je déçois, que je joue pas le bon petit soldat, tu me coupes les vivres. La langue claque sur le palais, l'acidité qui s'exfiltre par tous les pores, les doigts crispés sur un filtre de nicotine qui pourrait bien se consumer seul, de la même manière dont ton temps semble se délier sans ta volonté. Papa m'a foutu dehors et maintenant c'est toi qui coupe le dernier fil, hein ? Dis-le plus vite que tu veux te débarrasser de moi, ça ira bien plus vite. Tu vois trop loin des messages furieux dans les carnets les réminiscences d'un passé qui te semble trop lointain, qui semble complètement détaché de qui tu es aujourd'hui, si tenté que tu sois quelque chose en réalité. Une larme de trop effacée d’une main rageuse, le regard détourné de cellui qui porte les stigmates maternels. C’est difficile de voir à quel point tu es devenu fantôme à regret dans les yeux de la personne en face de toi.

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