là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo
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Sujet : là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo     Jeu 3 Mar - 22:37




là-bas, sous la pluie

Each second slipped away, did not know what to do guillermo segovia & cassandre owens


au milieu des briques et du béton armé

bip. bip. bip. bip. La main claque, échappée de l’étau de couverture, frappe presque violemment l’objet qui servait jusque là de réveil. Tes yeux se retrouvent ouverts, face au plafond de ton appartement, le ronron de ton chat installé sur ta poitrine calmant doucement les premiers tumultes de la journée, ne te donnant nullement envie de te lever pour autant. Néanmoins, le corps plein de fourrure de l’animal est basculé délicatement sur le côté, sur l’oreiller si souvent laissé vide, comme si un fantôme y demeurait, un baiser posé sur le haut du crâne en guise de pardon pour cet affront fait à la petite bête qui n’a même pas daigné ouvrir un œil au mouvement. La main lasse sur le visage, déride les marques du temps, de fatigue, imprimés comme des tatouages éphémères qui s’évaporeront dans les minutes à venir, quand tu auras véritablement décidé de débuter ta journée.

Tu le dois, pourtant. Débuter la journée, résister à l’envie d’annuler ta journée entière pour juste rester sous les draps, profiter de ce jour de pluie pour bouquiner. Tu pourrais, dans les faits, tu as travaillé suffisamment pour être tranquille au moins pour quelques jours, mais tu sais aussi que la course matinale qui te pousse à être levé si tôt, le cinq suivi de quelques autres chiffres rouges sur l’horloge te rappelle l’heure, est importante. C’est pas n’importe qui, enfin- dans la réalité du monde, il est tout comme toi : n’importe qui. Une sombre âme en errance dans une ville trop sombre, mais c’est un régulier, c’est un bon client, il est gentil avec toi. Il a quelque chose de touchant dans les mots - même si tu ne te souviens pas toujours distinctement de ceux-là - dans la façon de te parler, de se confier, quelque chose qui te donne envie de te lever, qui te pousse à te lever ce matin-là. Tu l’aimes bien, Guillermo.

Repousser les envies de grasse matinée sous une douche chaude, et les quelques stigmates de fatigue derrière un café brûlant. Bonnet sur les oreilles, les lacets de tes bottines bien attachés, un dernier regard vers l’appartement, les doigts sur des post-it habituels. Les croquettes pour tes deux animaux sont mises, le chauffage descendu à une température ambiante, la télévision en fond qui murmure quelques débuts de dessins animés, et te voilà sorti. Routine bien huilée dans les doigts, dans le crâne aussi, même si c’est le corps qui marche, presque mécanique à ce stade en descendant les marches de l’immeuble, dans les quelques pas qui te séparent enfin de ta voiture et de l’abri de la pluie battante de ce début de matinée.

Les fesses sur le cuir de la voiture, le chauffage monté, la radio allumée. C’est bon, t’es paré, c’est parti. Une nouvelle journée qui se lance comme une autre, sous les riffs délicieux de guitare à la radio, sous le crissement des pneus alors que tu décolles de ta rue pour être à l’heure. Cigarette entre les lèvres, tu ne peux pas t’en passer malgré toi, addiction tangible, fenêtre ouverte malgré la pluie, les rues qui passent et défilent comme d’habitude - chemin connu, chemin parcouru tant de fois, ancré dans la mémoire comme si tu l’avais planté là. Mégot jeté d’un mouvement habile de la main, comme un morceau d’âme perdu au vent, t’arrives à destination, sourire encore un peu fatigué sur les lèvres, la tête qui passe par la fenêtre quand tu remarques que le client est déjà là. Hey, Guillermo! Jovial, souriant, ravi de revoir ce client qui a le don de faire parti des plus agréables que tu peux avoir dans ton répertoire. Un plaisir de le conduire de ci de là de la ville, même si c’est juste pour rejoindre son boulot, même si c’est juste pour le ramener chez lui. Routine, routine. Toi, ça t’ennuies pas, tu te souviens, à la vue de son visage, que c’est différent pour lui. Et tu comprends, au fond, tu comprends même si toi, ta vie sans objectif, elle te paraît pas si mal. Reste pas sous la pluie, grimpe! Après tout, il est déjà si tôt, et il pleut déjà si fort.

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Guillermo Segovia

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Espèce : touche pas une quille au loto, résultat basique sans belles dorures ni offrandes. humain qui tape ses meilleures soirées à refaire en boucle des slashers vus et revus le mois d'avant.
Saisons : 44 balais, s'est déjà tapé un lumbago, l'a eu assez mauvaise pour se dire que les jeunes années c'était à foutre dans une bouteille de rouge.
Occupation : coupage de têtes de poiscailles all day long à l'usine, garde le smile pour peu que ça serve en baillant jusqu'à se péter la mâchoire. horaires nazes pour un salaire qui paie pas de mine, l'iode qui lui colle sous les ongles comme un débordement de vernis. combattant chez les gansevoort juste à côté, se mélange les bleus comme un mauvais peintre.
Myocarde : bout de couple en vitesse de croisière depuis plus de dix ans, love story sans fanfreluches, pas de quoi en tourner une rom-com ou acheter le plus beau bouquet de roses.
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Sujet : Re: là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo     Ven 4 Mar - 10:21
y s'est fait retirer son permis, guillermo. y'a trois mois. l'excès de vitesse en trop, sans délit de fuite, sans un coup de trop dans le pif. y s'est fait retirer son permis, guillermo, et la possibilité de se pointer bien tôt au taff dans la foulée. qu'attendait à moindre mesure l'autoroute à contre-sens. alors l'a essayé de trouver des soluces, à taper l'amitié chez des collègues qui vivent pas loin de chez lui, à trouver la foi d'y aller à pieds dans les bons jours, trop à marcher pour un restant de journée pas bien productif. un matin y s'est dit qu'un taxi ça ferait le taff, que ça ferait un vague trou dans le porte-feuilles, à peine perceptible, de quoi éviter les conversations répétitives autour de la courbe marine et de se farcir trop lentement le paysage urbain de manhattan. y pleut quand y sort de chez lui, ça caille aussi, l'a réussi à pas réveiller adel avec des pirouettes éclatées, laisse le coussin sans la tête pour maintenir le vide qui s'y creuse. y racle le fond de sa gorge, l'appel déjà fait en amont, le goût de sa clope roulée qui parcourt encore sa langue et le café trop chaud qui lui a cramé le palais qui lui arrache encore des grimaces quand y respire trop fort. l'a les paluches enfoncées dans sa veste, la tête qui voudrait s'y planquer dedans, se cacher quelque part dans sa carcasse entre les os entre les muscles entre les nerfs quelque part où ça se trouve pas où ça se voit pas quelque part l'espace entre deux néants entre deux doigts sans manque sans adieu sans fin de course sans hausse les sourcils rentre dans la caisse à l'arrière place à la clientèle qui peut pas péter la vitre du lien d'un seul coup. l'aime pourtant bien cassandre, qu'a toujours un bout de sourire à laisser sur le trottoir quand y se barre, tape causette sur la banquette, le silence en horreur qu'il essaie pourtant de produire sur un bout de terreau, sait plus quoi raconter, guillermo, pas de belle histoire à dormir debout ni de mensonge mordoré, chiant comme une mort sans spectacle ni effets pyrotechniques. y racle le fond de sa gorge, referme et met sa ceinture, répond d'un rictus qu'a pas la foi de grandir plus y pleut trop dehors y pleut trop vite dehors pas de songe d'une nuit d'été.

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- comment va ?
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Sujet : Re: là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo     Ven 4 Mar - 13:23




là-bas, sous la pluie

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au milieu des briques et du béton armé

La tête constamment pleine, la poitrine aussi, châtiment divin que tu connais depuis toujours, depuis aussi longtemps que tes souvenirs épars te le permettent. Y’a pas de vide, y’a juste un surplus, mais c’est ce surplus qui t’a donné tant de fois ces envies de lâcher prise, de te laisser tomber dans l’alcool, dans les stupéfiants colorés qui font monter la chaleur sous la peau, qui font exploser les couleurs sur la rétine comme un défi pyrotechnique incompréhensible. Parfois, t’as du mal à y voir clair, comme si y’avait une sorte de flou gaussien sur tes yeux, sur ta vie toute entière et le chemin que tu dois parcourir. Sans objectifs précis, sans ligne d’arrivée à la fin de la course que tu entreprends dans le savoir. Tu ne crois pas à la religion, aux déités, à tout ce qui touche à cette préciosité astrale à laquelle certains s’attachent à y porter confusion, idées, vénération, pourtant, tu peux pas t’empêcher de te dire que c’est à cause de tout ça que tu ressens tout.

Et c’est lourd. On ne se rend pas compte de la lourdeur, mais t’en parles pas non plus, comment expliquer après tout? Et puis, t’es meilleur oreille que parleur. Comme un bug dans la matrice au final, pas capable, toujours, de mettre des mots sur ce qui gratte au fond de la gorge, comme une vieille anomalie dans le système. Mais quand t’es dans ta voiture, avec un client, ça s’apaise, même si les émotions restent là, camouflées dans un coin du thorax, à attendre le moment où tu seras seul pour pouvoir devenir anxiogènes, venimeuses. Les émotions vont et viennent, comme c’est le cas depuis que ton client a posé ses fesses sur ta banquette arrière et que tu peux sentir la lassitude, la fatigue, le bout du rouleau, comme une fin de course aussi, comme un dernier souffle avant l’apocalypse.

Sourire forcé que tu peux deviner dans le regard en arrière sur le rétroviseur, il y a de la lourdeur dans les épaules, sentiment que le chemin habituel est celui sur lequel il y a un boulet à la cheville. Pas mentionner le taff, pas mentionner le job et la routine méphitique, nan, laisser ça derrière, laisser ça pour plus tard. Les lèvres s’éclairent d’un sourire, essayent de faire fi de la pesanteur ressentie comme si elle était tienne, voudrait qu’elle soit tienne, dans un sens, pour qu’il ne la ressente pas. Ca va, ça va. J’aime bien les jours de pluie, donc plutôt content de bosser aujourd’hui, eh. Petit rire écharpé du fond de la gorge alors que le contact est remis, que les roues s’élancent naturellement sur la route, prennent le chemin jusqu’aux entrailles du quartier industriel. Et toi? Comment tu vas? Les yeux sombres qui cherchent les siens dans le rétro, la ville aux cent tours d’acier tout autour de vous, comme monstre de titane représentatif d’une cosmogonie humaine du vingt-et-unième siècle. Contemporain d’un monde que tu essayes encore d’apprendre, comme si tu n’avais pas toujours vécu dans cet univers qui tourne si vite. Chemin habituel? Plus long, plus court? Tu demandes finalement, un feu rouge qui arrête doucement la course, laisse passer mémé sur le trottoir avec son caniche tenu en laisse et son parapluie à pois, à maugréer des insultes contre la pluie, à ce que tu vois des babillements de lèvres intempestifs. Tu l’aimes bien toi, la pluie.

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Guillermo Segovia

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Sujet : Re: là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo     Ven 11 Mar - 15:32
y’a l’insupportable du bonheur, genre de tarte dans la gueule en rappel de ce qui se voit à travers la fenêtre, y’a l’aigreur qui remonte le long de sa gorge façon anguille colérique qui cherche son chemin jusqu’à la roche pour s’y cacher. l’a l’inspiration profonde, guillermo, le regard ailleurs pas vraiment concentré sur ce qui se dit, ce qui se voit, semblant de fascination pour un point de vie, les lumières qui s’enchaînent en un collier de perles laissé sous verre qui renvoie quelques pauvres rayons en signe de vie, saurait plus y trouver de véritable charme à manhattan, d’ici ou d’ailleurs, pas de grande joie quand y’a le scrollage le long de destinations qui coûtent un bras et les deux jambes, la bronzette au soleil ou la marche dans les montagnes, rien de bien éternel. y’a son dos qui s’enfonce dans la banquette, les mains jointes qui cherchent pas la prière, sait seulement pas quoi foutre de son corps ni où le caler, pas de quoi jouer au lego taille humaine, pas de bonne ou belle place au rayon jouet dans sa boîte préfabriquée. semblant d’haussement de sourcils, y fait un peu craquer ses épaules, la mauvaise position de nuit, tout pour flinguer un dos ou une nuque, tout pour prétendre à un coup du lapin pourvu que ça se fasse vite.

- j’peux pas dire que j’aime pas la pluie,
- c’est sympa ouais,
-
-
- et comme tu veux,
- l’un ou l’autre,
- le résultat change pas.


répond pas au comment du pourquoi, au si ça va, au si ça va vraiment, au si ça va pas, l’incorrect et la poisse de répondre faux au qcm, la question loupée quoiqu’il arrive, pas de belle anecdote à raconter sur un chien ou un chat, pas même de la famille, ni soubresaut d’un coeur dégonflé. bout d’yeux qui regardent finalement devant, s’attardent sur cassandre qu’épouse parfaitement les lueurs de lampadaires, les quelques pauvres néons pétés qui crachent du rouge ou du violet, du bleu ou du vert.

- tu commences ta journée ou tu termines ta nuit ?
- j’suis désolé c’est vraiment un horaire de con,
- cinq heures,
-
-
- j’sais pas trop quand j’récupère mon permis,
- j’ai un stage à deux balles à faire,
- j’ai l’impression d’avoir quatre ans et qu’on me tape le bout des doigts avec une règle en bois.
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Sujet : Re: là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo     Sam 12 Mar - 21:51




là-bas, sous la pluie

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au milieu des briques et du béton armé

Y’a des affinités que tu n’expliques pas, comme si elles étaient innées, faites pour être là, pour marteler ton crâne de choses que tu comprends pas vraiment. Pourquoi la pluie plutôt que les beaux jours avec le soleil qui éclate dès les premiers rayons de la journée ? Pour les hauteurs plutôt que les ruelles étroites ? Tu te dis que ça doit avoir à faire avec ce passé qui t’échappe, celui que tu as cicatrisé dans des carnets trouvés dans cet appart dans lequel tu crèches désormais, qui était dans les cartons que t’avais récupéré après ce bad trip final. T’essayes jamais trop de penser à ce moment là, à tout ce qu’il s’est passé il y a quelques années, parce qu’il y a un sentiment pesant qui vient se poser sur ta poitrine, comme si on posait une pierre sur ta cage thoracique. Tu comprends pas trop au fond, ça fait pas vraiment sens, pourquoi ça fait mal, pour cette soirée précisément te procure cette sensation d’être au fond, pourquoi ta gorge s’assèche comme si tu manquais d’air, pour tes poignets font mal, pourquoi tout le reste fait mal quand c’est juste un petit moment.

Tu sais pas, t’essayes de pas y penser, tu l’éloignes le plus possible. C’est facile, d’ailleurs, d’éloigner ça, avec ton boulot. Parce que ton attention est sur les autres, pas sur toi, pas sur tes sentiments difficiles, tes impressions de cauchemar en boucle qui circulent dans un crâne comprimé. C’est plus simple de se focaliser sur la pression que tu ressens chez ton premier client de la journée, dans les impressions de déprime qui glissent comme des fils, c’est plus simple pour toi, pas pour les autres, pas pour aider à aller mieux. T’essayes de faire le mariole, détaché du monde, détaché de l’atmosphère, parce qu’il a pas répondu à la question, ça sert à rien de pousser. T’as bien compris que certains voulaient pas parler, tu forceras pas les mots. C’est pas commun d’aimer la pluie, les gens préfèrent le soleil généralement, mais j’sais pas. J’aime bien sauter dans les flaques, faire mumuse avec un parapluie ou- ouais, j’sais pas, j’aime bien. Sourire calqué dans le rétroviseur, t’essayes de lui en arracher un, c’est pas facile, surtout quand la douleur est logée si profondément dans la poitrine. T’es pas magicien, juste taxi. Alors, t’hoches la tête, doucement, et tu lances du bout des doigts le début de la course.

Tu verras en chemin si tu fais court ou long, tu verras s’il a besoin de plus ou s’il a besoin de moins. T’aviseras. Tu connais les rues, les coins et les recoins, tu sais quoi faire. Sois pas désolé, j’commence toujours pas loin d’cet horaire-là, ça m’change pas grand-chose. Petit sourire à nouveau, canines blanches dévoilées dans le sourire alors que sens la pluie qui devient plus forte, plus battante. Et j’commence ma journée, d’ailleurs. Ca m’arrange en vrai, qu’tu sois mon premier client, ça m’évite de tourner en rond pendant deux heures dans l’même quartier en attendant le premier banquier. Tu pouffes même un peu au fond, la tête qui se balance un peu, les doigts qui  tapotent contre le volant, déjà l’envie d’une nouvelle bouffée de nicotine qui se traine entre les crocs, qui fusille un peu ta mâchoire mais qui garde ta concentration au max malgré tout. Pourquoi t’as perdu ton permis d’ailleurs ? Tu demandes, curieux, le sourcil levé. Ils sont vraiment chiants avec cette histoire de stage à la con. C’est payant en plus, j’crois, nan ? C’est vraiment de la merde. En plus t’as pas quatre ans, t’as pas b’soin qu’on t’sermonne comme ça, surtout si t’as déjà payé l’amende qui va avec. T’as jamais perdu le tiens, de permis, tu te demandes comment t’as réussi cet exploit, toi qui fumes, qui boit, qui consomme sans modération.

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Sujet : Re: là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo     Jeu 17 Mar - 17:17
y'a de quoi sortir les parapluies pour refaire une scène moins fun de singin' in the rain, un retour sur fond d'adolescence désabusée à se saigner les derniers clips d'evanescence qui se passent dans un déluge de pluie et de plaintes, le coeur brisé laissé au-dessus d'un immeuble d'une centaine d'étages. l'est pourtant pas si mal ici, l'est pourtant même bien, ici, à juste écouter et sauter les réponses selon son bon vouloir, l'a jamais osé lui proposer un café, se poser quelque part et y passer des heures autour de discussions qui veulent à la fois tout et rien dire. y'a pas le soubresaut fantastique pour pimenter un bout d'existence chiant comme la mort, le saut de l'ange bouclé par un écran noir, pas de sensation de vide, la même passion que de regarder avec intensité un plafond plongé dans la nuit. l'a pas de quoi retenir un sourire quand y vient pincer ses joues, les épaules qui se haussent avec mollesse et la même boule de nerfs qui se reprend un coup de pied. pourra jamais remercier son pied trop enfoncé dans le plancher, pas même si y'a eu rencontre, pas même si cassandre fait partie intégrante tantôt des jours tantôt des nuits, pourra pas faire la déclaration mièvre en plein milieu du film qu'a tout d'un sketch à coup de sans ce drame y'aurait pas eu toi.

- excès d'vitesse,
-
-
- ouais c'était p'tête pas l'premier,
-
- mais l'argument de j'connais bien ma bagnole je l'jure,
- ça passe pas,
- donc,
-
-
- doooonc bah voilà,
- c'est à peu près tout.


pas bien palpitant, pas de quoi animer un talk show ou même écrire ses mémoires dans un élan d'héroïsme sur fond d'explosion à en cramer le dos d'un smoking payé mille balles. y baille, sa mâchoire qui craque au passage. ravale en interne le miasme qui gangrène, cherche dans l'anodin de quoi creuser un filon d'or, l'a à peine la force de lever la pelle.

- ouais donc du coup tu disais,
- premier banquier ?
-
- he beh mon vieux,
- t'as dû en voir des belles,
- tu d'vrais penser à écrire un genre de petit journal,
- t'aurais sans doute de beaux dossiers.
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Sujet : Re: là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo     Jeu 17 Mar - 21:15




là-bas, sous la pluie

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La pression est là, toujours, sinueuse, se bat avec les ravages d’émotions qui sont les tiennes mais qui deviennent des tâches de fond, un bruit résiduel de fond sonore, un truc qu’on entends pas vraiment, qui grésille un peu. Tu t’es toujours demandé pourquoi il y avait ce silence autour de tes propres émotions quand les autres, celles qui appartiennent à des inconnus, sont si bruyantes, si fortes, si permissives dans ton système. T’aimerais contrer la vague, te dire que tes émotions le sont autant, mais tu sais que c’est pas le cas, que ton cœur est toujours un peu plus froid que le reste, sauf en sa présence à lui, parce que ses émotions sont plus silencieuses, plus tacites, plus comprises, plus implicites. C’est marrant, tu t’es demandé si c’était de l’amour, la façon dont tu comprenais ses émotions sans qu’elles aient besoin d’être permissives. Tu sais pas ce qu’est l’amour, t’as un cœur en branle, pendu au bout d’un câble qui pourrait bien craquer et t’écoutes les émotions comme s’il s’agissait d’un vieux disque rayé. Y’a pas vraiment de questions à te poser, t’es pas le plus intéressant, t’as pas grand-chose à raconter, c’est p’t’être pas plus mal si tes émotions sont sous silences d’apesanteur.

Ça te dérange pas de ressentir la pression, la nervosité de celui qui est derrière toi, sur la plage arrière. C’est bruyant, mais c’est habituel, les émotions sont habituelles, ne te dérangent plus tant, c’est devenu une nouvelle marque, une nouvelle peau. Et c’est Guillermo, tu l’aimes bien. Y’a de la sympathie pour l’homme aux yeux bruns, à la fatigue dans les traits et les cernes sur la peau. Il y a quelque chose dans son refrain qui te calme, t’apaise, même si c’est jamais aussi fort que ce que tu ressens, ce qui émane de lui comme une aura d’ensemble. Comme un retour à la réalité, un rappel au monde dans lequel t’es, ça te dérange pas, ça t’apaise presque. Semblant de naturel alors que tu voudrais fermer les yeux pour t’y laisser couler. Le creux d’un sourire quand la raison tombe comme s’il s’agissait d’un verdict final digne d’un tribunal des affaires. Excès de vitesse, hein ? Ils pardonnent pas pour cette merde, j’me demande encore comment j’fais pour tenir mon permis vu le nombre de fois où j’ai flingué la limite.

T’es pas le meilleur conducteur, mais t’es prudent, tu connais ta bagnole, tu connais les rouages parfaitement, du bout des doigts. Ça t’a jamais empêché d’appuyer un peu trop fort quand t’étais fatigué. Au moins, tu t’es pas fait cramer parce que t’étais alcoolisé ou ce genre de merdes, ça.. ça t’aurait coûté cher aussi. Tu sais que ça avait failli te pendre au nez, ça aussi. T’avais eu de la chance ce soir-là, le flic était pas dans son état le plus sobre non plus, et il avait suffit d’écarter les cuisses au milieu de la nuit pour éviter de finir bankrupt et retour à la case départ. C’est marrant que tu te souviennes d’une anecdote pareille, c’est marrant que ça te fasse pas crisper la mâchoire d’avoir joué la débauche pour t’en sortir. C’est pas un souvenir sympa, mais il est resté marqué, comme d’autres, pour des raisons que t’arrives pas à pointer du doigt. C’est p’t’être comme ça que ça se passe, au final. Tu questionnes plus ta mémoire, tu souris un peu dans le rétro. J’espère que tu pourras récupérer ton permis quand même, c’est chiant c’t’histoire, et ils sont tellement pas complaisants. Soupir un peu las, parce que tu sais que les flics sont chiants, tu sais qu’ils veulent pas faire d’écart là-dessus. Chiant.

Virage à gauche, puis à droite, inclinaison dans des rues moins remplies de trafic, moins de monde, c’est plus fluide, c’est moins chiant dans les faits. Les building tournent autour de vous comme un même paysage fantomatique d’une ville qui pourtant ne dort jamais. T’as jamais vu cette ville être tranquille, ou alors tu t’en souviens pas. Ouais, j’me tape souvent les banquiers à ramener là haut là, vers Wall Street à cette heure-ci. J’sais pas ce qu’ils foutent à cette heure-ci, c’pas comme si leurs grandes tours étaient ouvertes en plus. Mais t’sais, j’questionne pas. Ils font bien ce qu’ils veulent, tant qu’ils payent  - sans jamais laisser pourboire évidemment. Tu pouffes un peu, les doigts vissés au volant, les épaules qui se relâchent un peu. C’est vrai que t’en as vu des vertes et des pas mûres avec  tes clients, c’est presque de l’ordre du délire quand t’y réfléchis un peu. … Ah, c’est pas bête ça. Enfin- faudrait que j’arrive à m’en souvenir plus de douze heures, et pour l’instant, c’est pas arrivé. Eclat de rire dans l’habitacle pour faire passer l’amertume d’une mémoire qui a tout d’un enfer perpétuel dans lequel t’es plongé et dans lequel tu as finis par te complaire, non pas par plaisir, pas obligation. J’ai p’t’être loupé ma vocation d’être un auteur de bestsellers, c’est con quand même. Sourire mordu alors que la pluie continue de lorgner contre le pare-brise. Question idiote qui survient d’entre tes neurones difficilement réveillés. Hey, tu voulais faire quoi, toi, quand t’étais petit ?

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Sujet : Re: là-bas, sous la pluie, au milieu des briques et du béton armé | ft. guillermo     
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