Origines ϟ Divinités mineures, animaux monstrueux ou esprits déchus, iels ont côtoyé les dieux·déesses d’antan, les ont aidé·e·s et parfois même affronté·e·s. Iels se sont écroulées
en même temps que le monde spirituel de leurs créateur·rice·s, les ont suivi·e·s dans leur lente agonie. Mais il en est certaines qui, de la
putréfaction de leur corps, ont vu un espoir de renaissance, de libération et de vengeances. Enfermées dans les enfers infinies, bannies de leur propre demeure, victimes de la titanomachie, iels ont rêvé de ce moment, sans jamais y croire réellement. Allié·e·s ou irréconciliables antagonistes divins, bon nombre d’entre iels sont entré·e·s dans la légende et la culture populaire, échappant ainsi à la
damnatio memoriae. Car si nulle essence divine ne possède leur enveloppe, iels tirent leur force
de la peur farouche des mortel·le·s d’être dévoré·e·s au jour de leur jugement dernier, tourmenté·e·s éternellement dans la bouche des enfers ou condamné·e·s aux limbes.
Réincarnation ϟ Moisissure et décomposition sont les premières choses que découvrent les créatures lors des premières heures de leur nouvelle vie. Comme si iels se réveillaient d’une nuit cauchemardesque, iels se lèvent en sursaut dans le corps de défunt·e·s
de la même origine. Traumatisant, leur éveil est accompagné d’une
lutte exténuante contre la gravité afin de s’extirper du caveau de leur hôte, puis de douleurs et nausées provoquées par le rejet du liquide de conservation funéraire utilisé par les thanatopracteur·rice·s. Peu à peu, iels prennent possession de leur nouveau corps, jusqu’à ce que la faim les pousse à
s’alimenter. En effet, si les créatures
ont conscience d’iels à leur réveil sans besoin de traverser différents stades de conscience, leur développement et survie est
inhérent à leur constitution semi-divine. Ainsi, leur régime alimentaire varie entre une alimentation carnée, lactée, minérale, végétale… mais aussi
conceptuelle. Avares de justice, friandes de tristesse, joie au goût de miel ou vérité suave, les mets des créatures sont nombreux, intimement
liés à leur nature originelle. Viscérale, cette faim est également leur plus grande faiblesse, pouvant provoquer la désagrégation de leur enveloppe charnelle, et donc
leur mort. Cette dernière étant
définitive, il n’est pas étonnant que bon nombre de créatures exercent une fonction leur permettant de se nourrir facilement.
Apparence ϟ Inconscient et totalement lié à leur nature, les créatures, en se nourrissant, parviennent à redonner vie à leur enveloppe charnelle. Le corps se réchauffe comme si le sang circulait à nouveau dans ses veines, le teint cadavérique disparaît peu à peu et les tissus abîmés se ressoudent. En très peu de temps, le corps est recomposé et peut accueillir pleinement l’être qui l’habite désormais. Pour autant, les créatures
conservent les stigmates de leur passé sous forme d’
anomalies anatomiques visibles sur des radiographies médicales, mais surtout lorsqu’iels se retrouvent en présence de leur panthéon ou que la faim devient
trop dévorante. Serres, cornes, pupilles reptiliennes ou plumes peuvent ainsi sortir de la peau en fonction de leur forme originelle. Impossible à empêcher, ce phénomène disparaît lorsque la créature est rassasié·e ou s’éloigne des sien·ne·s. Mais il en est certain·e·s qui le
provoquent sciemment en se nourrissant
exclusivement de chair humaine. On prétend qu’une créature qui se sustenterait d’un·e dieu·déesse réincarné·e pourrait recouvrir la totalité de sa morphologie, bien que cela n’ait jamais été prouvé ni constaté…
Capacités ϟ Véritable renaissance pour certain·e·s, la réincarnation peut également s’avérer être un fardeau insupportable pour d’autres engeances divines. En effet, si iels en possèdent, les créatures perdent la totalité de leurs pouvoirs (ils deviennent souvent leur alimentation principale). A la place, iels développent
une capacité spéciale, s’ajoutant à leur faculté de
régénération, de
transmogrification et
force naturellement plus importante que la moyenne.
— Sens surdéveloppés : Difficiles à maîtriser, les sens de la créature sont constamment en éveil. Iel peut entendre les bruits les plus éloignés, sentir les phéromones d’une personne à des mètres ou voir dans le noir. Insupportable au démarrage, cette capacité peut devenir une bénédiction pour celleux dont les proies sont difficiles à chasser.
— Réflexes accrus : Si le fait d’être doué d’une dextérité sans nom, d’avoir la capacité de réagir à un événement particulièrement rapidement et d’anticiper un mouvement inconsciemment est un avantage pour les plus belliqueux·ses, cela peut aussi devenir le cauchemar des plus craintif·ve·s voyant le danger partout…
— Force supérieure : Les créatures doté·e·s d’une force supérieur à celleux de leurs congénères sont capables de soulever des poids incroyablement lourds, comparables à des camion semi-remorque ou de casser des murs en béton armé. Iels peuvent également sauter plus haut (environ deux fois leur taille).
— Vitesse renforcée : Dans un monde où l’automobile est la déesse des transports, la vitesse est clé pour celleux qui refusent le progrès technologique. A son plein potentiel, cette capacité permet même de courir sur l’eau et de sauter d’un immeuble à un autre en prenant très peu d’élan.
— Résistance augmentée : Les tissus de l’enveloppe charnelle se resserrent pour former une membrane aussi solide que l’écorce d’un chêne millénaire. Les balles à feu rebondissent sur leur corps et la peau de la créature est plus difficile à lacérer. Elle n’est cependant pas imperméable, notamment aux griffes d’autres créatures ou aux pouvoirs divins.
— Empathie suprême : Si elle n’est pas la plus visible de toutes, cette capacité est cependant un don particulièrement précieux, permettant de sentir les émotions d’une autre personne, la vitesse de son rythme cardiaque, et même parfois de savoir si iel est atteinte d’une maladie. Fonctionne même à distance.