Disparition ϟ Familles éternelles, maître·se·s des éléments et courroux vengeur·resse·s, iels furent les tout·e·s-puissant·e·s de jadis, avares d’offrandes et de dévotion sans faille. Iels régnèrent des millénaires durant sur les mortel·le·s avant que celleux-ci ne s’en détournent, las de les voir se chamailler ou de s’amuser de leur destin. Trop de sang versé en sacrifices, d’abandon de soi... pour un trop faible retour sur investissement. Au rythme des conversions à d’autres croyances (volontaires ou forcées d’ailleurs) et de la montée de l’athéisme, leur puissance déclinât. Les dieux·déesses sombrèrent,
emportant avec elleux leurs mondes spirituels. Seule perdure aujourd’hui l’
essence divine de celleux ayant échappé à la
damnatio memoriae, et dont le nom continue d’être évoqué grâce aux babioles archéologiques entreposées dans les musées ou boutiques d’antiquaires.
Réincarnation ϟ Particule de conscience ayant conscience de sa propre nature, sauvée du néant béant par le devoir de mémoire, l’essence divine imprègne l’individu
de la même origine qui lui semble le plus apte à transporter ses souvenirs. Elle s’émancipe
à la majorité de son hôte, cherchant par tous moyens la réincarnation de son dieu·déesse. Peu à peu, elle s’étend dans son nouveau corps, lui permettant de traverser différents
stades de conscience à mesure que les réminiscences du dieu·déesse cannibalisent la mémoire qu’elle occupe. Sans la rendre immortelle, ce parasite céleste apporte une vie
bien plus longue à la personne choisie, lui faisant perdre graduellement son humanité au profit de la divinité. A la mort de son enveloppe charnelle, l’essence divine s’évapore pour se réincarner dans une autre, et ce,
infiniment… mais à un rythme aléatoire. Lorsqu'un·e nouvel·le hôte est choisi·e, les réincarné·e·s d’un même panthéon (quel que soit leur stade de conscience et localisation) se sentent souvent attiré·e·s les un·e·s vers les autres afin de
l’aider à s’éveiller.
Stades de conscience ϟ Au nombre de six, ils sont les seuls connus à ce jour et nul ne sait si d’autres existent. Chaque réincarnation suit le même processus d’
éveil et est
impossible à empêcher. Le passage d’un stade à un autre est lié à la récupération des souvenirs du dieu·déesse, de son adaptation à son enveloppe charnelle et du recouvrement de ses pouvoirs.
— Premier stade : L’essence divine s’émancipe dans l’individu qu’elle a choisi et s’exprime au travers de rêves, flashs et mirages fantomatiques incohérents de la vie antique du dieu·déesse. Particulièrement violentes, ces visions se manifestent à tout moment, rendant la vie des hôtes très difficile. (à partir de 18 ans)
+ Un sixième sens se développe, augmentant les réflexes et l’intuition, ainsi qu’une affinité, attirance ou obsession liée au futur don.
— Deuxième stade : Les visions se font de moins en moins effrayantes. Elles se calment et ne se déclenchent plus que la nuit. L’essence divine attire son hôte vers des lieux, objets ou personnes la reliant à son culte ou dieu·déesse afin d’accélérer la récupération de sa mémoire. (entre 19 et 24 ans)
+ Apparition d’un don superficiel, par exemple une résistance à un élément ou une connaissance accrue dans un domaine. Les yeux de l’hôte se teintent de doré lorsqu’iel est en contact avec son élément ou affinité.
— Troisième stade : L’essence divine commence à trouver sa place dans le corps qu’elle a choisie. Les souvenirs du dieu·déesse commencent à prendre de l’importance, et à modifier la personnalité de l’hôte. Ce·tte dernier·ère a conscience que quelque chose se passe mais ne parvient pas à l’expliquer, pouvant passer pour un·e désorienté·e ou déviant·e. Cette phase de cohabitation est souvent mal vécue par les deux parties, parfois même douloureuse. (entre 25 et 34 ans)
+ Le don devient léger, par exemple tenir une flamme dans la main sans se brûler ou accélérer la pousse d’une plante. Il est cependant dangereux à contrôler. Les yeux de l’hôte se teintent de doré lorsqu’iel fait usage de son don.
— Quatrième stade : La divinité commence à renaître et à prendre plus de place dans le corps de son hôte. La personnalité de ce·tte dernier·ère est significativement modifiée, et ses souvenirs mortels commencent à s’effacer. Chacun·e a désormais conscience de l’autre sans pouvoir l’expliquer. Malgré la confusion, certain·e·s parviennent cependant à communiquer l’un·e avec l’autre et à s’entendre sur un mode de fonctionnement. (entre 35 et 49 ans)
+ Le don devient modéré, permettant par exemple d’attirer des poissons dans un filet ou de faire cicatriser de petites plaies, bien que difficilement contrôlable. Les yeux de l’hôte se teintent de doré lorsque le dieu·déesse prend le dessus.
— Cinquième stade : Le dieu·déesse accélère sa réincarnation, tandis que l’hôte perd conscience de sa nature. Le phénomène de visions s’inverse et vient perturber le bon développement de l’essence divine. L'enveloppe charnelle devient plus agréable à habiter, et s’adapte à sa nouvelle divinité. Le·a mortel·le parvient encore quelques fois à s’exprimer en son nom ou reprendre le contrôle de son corps. (entre 50 et 64 ans)
+ Le don majeur permet de générer un élément et d’en maîtriser légèrement les aspects. Par exemple, faire tomber la foudre et/ou rediriger un courant électrique. Les yeux de l’hôte se teintent de doré lorsqu’iel fait usage de ses dons, est en contact avec son affinité ou que le dieu·déesse prend le dessus.
— Sixième stade : Réincarnation totale. La divinité recouvre sa pleine puissance et ses souvenirs. Disparition des souvenirs et restes mortels de son hôte. (à partir de 65 ans)
+ Accès aux dons suprêmes du dieu·déesse, s’exprimant selon sa volonté. Les yeux de l’hôte sont perpétuellement dorés.
Note : Les tranches d’âge indiquées entre parenthèse vous permettent de situer le stade de conscience de votre personnage
à sa création : son
évolution se fera en RP ! Vous pouvez également débuter à un stade de conscience moins élevé.
Attributs ϟ Objets d’imploration fabriqués par leurs ancien·ne·s fidèl·e·s, armes redoutées par leurs rivaux·ales, ou simples gris-gris
imprégnés de poussière divine, ils sont les déclencheurs des souvenirs les plus importants du dieu·déesse. Telle une addiction, ils apparaissent continuellement aux hôtes dans leurs visions,
rendant leur recherche obsessionnelle. Si certain·ne·s les découvrent tôt, peu parviennent à les maîtriser immédiatement, rendant l’expression de leurs dons d’autant plus dangereuse. L’attribut d’un dieu·déesse lui est lié et ne sera d’aucune utilité à un·e autre, mais il est possible de le détruire pour
freiner son éveil. Dans ce cas, la poussière divine qu’il continent s’évapore pour se poser sur un autre,
parfois même moderne (toujours en lien avec la divinité concernée). C’est ce qui explique pourquoi bon nombre d’hôtes occupent des fonctions précises, leur attribut étant un outil de travail. Car si la distanciation entre l’être et l’objet de quelques mètres est possible,
leur séparation totale est d’une douleur infernale.
Mode de vie ϟ Loin de leurs terres d’origine, dépourvu·e·s de repères, nouvellement arrivé·e·s dans une ville où d’autres dieux·déesses règnent en maître·se·s, les réincarné·e·s sont des étranger·ère·s, des immigré·e·s dans ce nouveau monde où le self made man est roi, dans la capitale de l’american dream, the big apple. Iels ont appris à vivre difficilement parmi les mortel·le·s en surnombre, et comme elleux, à se contenter de ce qu’iels ont, tout comme à prendre ce qu’iels n’ont pas. Si la majorité se consacre à son éveil, à ne pas tomber dans l’oubli et à sa
survie, iel en est qui ont cherché à tirer profit de cette nouvelle vie.
Mafias et gangs divins se sont ainsi formés au fil du temps, usants de leur supériorité pour abuser de leurs ancien·ne·s adeptes. Grâce au vol, recel et trafics en tous genres, iels entretiennent aujourd’hui une tradition délicieuse interdite depuis longtemps :
les rituels, leur apportant
vitalité et longévité. Car si le passage d’un stade de conscience à un autre est caractérisé par le recouvrement des pouvoirs divins, l’enveloppe charnelle n’en demeure pas moins celle d’un·e mortel·le. L’usage des dons est un traumatisme pour les cellules humaines,
accélérant leur dégradation, vieillissement et provoquant souvent de
fortes fatigues chez le·a réincarné·e,
pouvant aller jusqu’à la destruction de l’hôte. Par l’offrande, bon nombre de dieux·déesses parviennent ainsi à ralentir cet effet secondaire, à conserver leur enveloppe intacte… le plus longtemps possible.